La plage près du village

Capitaine de La Rose Blanche Messages : 57 Date d'inscription : 24/06/2009

Accoster. Ce mot sonnait comme une libération après quatre mois plus meurtrier que s’ils avaient affronter une tempête où un navire de la flotte royale. Mais depuis qu’ils avaient pénétré la mer intérieure de l’archipel, le vent s’était levé, gonflant les voiles pour mener le navire entre les récifs. Il faisait encore chaud et cela était normal dans ce lieu où l’été était presque l’unique saison de cette terre qui sentait bon le soleil et la nature. Le pire était de toute évidence derrière eux et ils pouvaient s’estimer heureux d’avoir tenu bon. Avec quelques kilos en moins et la mine fatiguée, Sergeï avait retrouvé un certain aplomb pour manœuvrer le navire au milieu des roches camouflés par la mer bleutée.

Le navire finit par se stabiliser à quelques centaines de mètres de la côté, là où la profondeur de l’eau leur permettait de repartir sans dégât. Sergeï fixa la barre et quitta son poste pour bondir les quelques marches qui le menait au pont principal pour hurler quelques ordres avec l’entrain qu’il n’avait jamais perdu malgré son état d’épuisement.

_ Amener la voile*, préparer les chaloupes! Nous descendons à terre!

Le Capitaine énuméra une liste de nom qui le suivrait jusqu’au village tandis que les autres devraient encore se montrer patient et attendraient qu’on leur rapporte de l’eau et des vivres. C’était l’essentiel pour le moment, le trésor viendrait dans un second temps, une fois que tous seraient repus et reposés. Tous, s’activaient durement sur le pont, la fin du calvaire s’achevait pour tous et des demi-sourires éclairaient les trognes parfois des pirates dont on ne savait pas qu’ils savaient sourire.

Comme d’habitude, collé à la jambe du capitaine pour se donner de l’importance, Yann Le Borgne qui avait tenu contrairement à d’autres marins qui pourtant auraient eu plus de chance de s’en sortir, se hissait à sa suite dans le canot. Une fois la petite équipe à bord, on faisait chanter les cordages sur les poulies pour descendre l’embarcation jusqu’à la mer et rames en main, les matelots ramaient en direction de leur destination salutaire.

Manger, boire et se laver! Voilà de quoi Sergeï rêvait en ce moment. Et tout cela était à portée de main, il leur suffirait de troquer quelques affaires, de donner un peu d’or. Il était facile de faire des affaires sur cette île, tous les Kuams n’avaient pas le même goût de se faire de l’argent. C’était plutôt un peuple paisible et accueillant.

Le canot finit par faire un bruit de bois frotté en venant érafler le sable de la plage. Le capitaine fit quelques pas qui étaient toujours un peu incertain au début, trop habitué au tangage du bateau puis prit la tête de la petite troupe pour rejoindre le village qui se dessinait non loin d’eux et où des villageois observaient déjà leur arrivé avec une certaine tension. L’arrivée de pirates étaient toujours source d’angoisses mais Sergeï n’était pas de ces pirates qui cherchent le sang et ce peuple aurait tôt fait de se détendre en le constatant. Le capitaine ne témoignait cependant aucune pitié lorsqu’un de ses matelots se prenait d’une folie meurtrière et tuait et violait sans raison. Une balle entre les deux yeux et le malheureux était puni. Cela servait d’exemple pour les autres. Sergeï avait beau être encore jeune, il aurait été stupide de le prendre pour plus inoffensif qu’il ne l’était.

*Amener la voile: Baissez les voiles

Vigie sur la Rose Blanche Messages : 9 Date d'inscription : 27/07/2009

Quatre mois.

Entre leur départ de l'île de la Perdition jusqu'à celle-ci, quatre longs et pénibles mois s'étaient écoulées. La mer des Dieux ne leur avait pas été clémente durant leur traversée et le soleil avait été cruel et sans pitié. On avait perdu plusieurs compagnons de voyage, au début, morts à cause des rayons brûlants du soleil, puis, lorsque l'eau et la nourriture se mit à manquer, par déshydratation et carences. On aurait voulu donner un dernier repos digne à ces loups de mer, mais avec le risque de maladies et de l'épuisement des survivants, il auraient été stupide de vouloir le faire et garder les corps plus longtemps que quelques heures. On les avait tout simplement jetés par dessus bord. Ils avaient vécu leur vie sur l'eau, le mieux était alors qu'ils se reposent en paix dans les profondeurs de cette mer qui contrôlait jadis leur vie.

Maëvanne était parmi les survivants de la Rose Blanche. Elle avait été l'une des premières à tomber au combat, victime, malgré toutes ses précautions, d'une sérieuse insolation. Enfermée dans les cabines durant une semaine, elle n'avait repris le travail qu'après avoir prouvé à Sergeï qu'elle avait retrouvé toute sa tête. On avait alors instauré un roulement à la vigie, même si cela ne plaisait pas à la jeune Espagnole, pour empêcher qu'une autre personne ne tombe sous les caprices du soleil. L'arrivée à la baie du soleil avait été pour Maë une libération après tous ces morts et cette privation. Elle avait maigri, elle aussi. Déjà menue, la différence se faisait plus marquée sur son visage qui était plus creux qu'à l'habitude. Ses yeux ne brillaient plus de la même audace, surtout dû à la fatigue du voyage, mais cela allait changer puisqu'elle voyait la terre pour la première fois depuis quatre mois. Son cri un peu trop enthousiaste de la vigie lorsqu'elle l'avait aperçue en avait fait sourire plus d'un.

Nommée par le capitaine pour descendre à terre, l'ancienne acrobate ne tenait plus en place, heureuse comme jamais de pouvoir sentir le sable chaud sous ses pieds. Ce qui lui importait le plus était de manger, mais dès qu'elle aurait calmé sa faim, elle trouverait une source, n'importe laquelle, et elle se laverait. Entre eux, ils étaient habitués à l'odeur de sueur et de saleté, mais Maëvanne ne pouvait plus supporter de sentir sa peau craquelé quand elle bougeait. Et ça, c'était sans parler de ses cheveux roux qui avaient pris une teinte presque brune.

Assise entre deux matelots, la jeune femme regarda le paysage qui faisait changement de l'étendue bleu qu'ils avaient vu durant le voyage. Sa chaloupe finit par accoster sur le sable de la plage et Maëvanne sauta presque de celui-ci pour descendre.

- ¡Gracias a Dios! * Il était temps ! Je croyais ne jamais arriver sur cette île !

Trop précipitée dans ses gestes, elle perdit pied, oubliant que la terre ferme n'était pas aussi précaire qu'un pont de bateau, mais se rattrapa juste à temps pour ne pas se retrouver dans le sable. Quelques uns rigolèrent en la voyant faire le bouffon comme d'habitude et la bonne humeur commença à revenir dans la petite troupe de marins affamés et épuisés.

Reprenant rapidement l'assurance qu'elle avait perdue à ne plus marcher sur un sol qui ne bougeait pas, la jeune femme alla rejoindre le capitaine - et évidement Yann qu'elle ne portait tout spécialement pas dans son cœur. La tension était encore palpable dans le village côtier où ils se dirigeaient, mais dans l'état où ils étaient, les pirates étaient bien vulnérables. C'était une chance qu'ils n'aient pas rencontré de bateaux de la garde royale, sinon, si aurait eu de la difficulté en s'en sortir vainqueur.

- J'espère qu'ils nous accueillons sans méfiance pour une fois. Je vendrais mon âme pour un morceau de viande !

* Dieu Merci !

Capitaine de La Rose Blanche Messages : 57 Date d'inscription : 24/06/2009

Sergeï fit quelques pas de plus en direction du village, soutenu par une odeur qui lui soulevait le cœur plus que de coutume. Attrapant son col de chemise pour la renifler l’air perplexe, son regard se posa sur Yann en contrebas qui s’était porté à ses côtés comme d ‘habitude. L’envie de lui dire de veiller sur les chaloupes fût fortes pour se débarrasser de son odorante présence mais Yann comme tous les autres avaient vécu ces quatre mois et il avait donc le droit, au même titre que l’équipage, de profiter du village.

Esquissant un geste pour rattraper la jeune et jolie Maëvanne qui manqua de peu de s’enfarger dans le sable, le Capitaine lui répondit sur un ton à la fois ferme et humoristique.

_ Nous sommes des pirates, il leur est naturel d’être méfiant avec nous.

Le mot « viande » prononcé par la rouquine en fit saliver plus d’un. Beaucoup voyait déjà danser devant leurs yeux des plats de poulets de la région, des poissons farcies, de la dinde aromatisée, des quignons de pains encore tout chaud! Ils ne marchèrent pas, ils planèrent jusqu’à l’entrée du village, portés par leurs fantasmes gastronomiques. Sergeï les rassembla autour de lui, sous les yeux curieux des Kuams qui attrapaient déjà leurs enfants pour les mettre en lieu sûr.

_ Compagnons! Je vous laisse deux heures de liberté sur cette île. Utilisez-les intelligemment et revenez ici même. Je vous interdis toutes violences sous aucune forme que ce soit! Mangez, buvez, lavez-vous, troquez… mais prenez garde à ma colère si j’apprends que vous avez déshonorez l’honneur de la Rose Blanche… Sur ce, mes amis!

Le Capitaine écarta deux de ces matelots pour se frayer un passage et partit gaiement vers quelques Kuam, engageant amicalement la conversation avec les quelques mots qu’ils connaissaient pour détendre le peuple quant à leurs présences et se voir offrir quelques aliments. Sergeï se vit offrir une sorte de grosse pomme violette qu’il regarda avec hésitation. La petite vieille lui sourit en lui faisant signe de porter le fruit à sa bouche en lui lançant avec un ton encourageant et jovial:

_ Egnam! Egnam!*

Sergeï croqua dans le fruit. Après avoir percé de ses dents la couche croquante, le fruit remplis sa bouche d’un nectar délicieusement sucré qui alluma ses yeux d’un feu subjugué. Le jus lui coula sur le menton alors qu’il en croquait un autre morceau. L’envie était forte de donner un gros bisou sur la joue de la petite vieille pour la remercier d’un tel cadeau mais ne voulant pas choquer le peuple avec les manières des « hommes blancs », il se contenta de lui lancer dans un accent approximatif qui la fit sourire:

_ Cierm ob po!**

La petite vieille attrape un foulard coloré et mis trois autres fruits dessus avant de nouer le foulard en petit sac pour l’offrir au capitaine, les yeux encore pétillants du délice qui imprégnait toujours son palais. Sergeï ne pouvait décemment pas refuser de telles merveilles et les prit en la remerciant d’une petite courbette qui la fit à nouveau rire.

Finissant de manger son fruit en déambulant parmi le village, il s’arrêta pour manipuler quelques couteaux artisanaux, sculpté dans l’os d’un animal qui devait lui être inconnu puis il s’essaya à des jeux typiques du village où il finissait toujours par être battu. Les Kuams riaient beaucoup en le voyant se démener pour gagner et lui donnaient de grandes tapes dans le dos à lui endolorir les muscles déjà fatigués.

Une heure devait déjà s’être écoulée, Sergeï avait pu manger et se divertir. Maintenant il cherchait un lieu plus calme pour se laver. L’un des villageois lui avait indiqué après quelques difficultés à se comprendre, l’itinéraire de la source la plus proche. S’enfonçant dans la jungle, il tomba sur une merveille de la nature. Une eau limpide à quelques mètres en contrebas de la roche où il se trouvait. Sautant les quelques cinq mètres que représentait son plongeoir, il disparut quelques secondes sous l’eau à nager vers le rebord du lac, une traîne noire le suivait à la trace dans l’eau claire avant de se dissiper.

Le jeune Capitaine, s’assit sur le bord de l’eau et défit ses vêtements et ses bottes qu’il frotta un peu avec du sable pour les décrasser. Le tissu retrouvant peu à peu sa couleur naturelle, il vînt les étendre sur les branches qui ne manquaient pas et puisque même sous ce soleil, il faudrait quelques temps pour les faire sécher, il décida de retourner nager, dénouant ses cheveux pour les laver avec le suc d’une plante qu’il connaissait pour ses vertus lissantes et antibactériennes. L’eau chaude relaxait ses muscles avec la douceur des mains d’une femme. Après quatre mois, c’était vraiment le paradis sur terre!

*Mange
**Merci beaucoup

Vigie sur la Rose Blanche Messages : 9 Date d'inscription : 27/07/2009

Dès que Sergeï leur avait permis de se disperser dans le village, la rouquine marcha d'un pas décidé vers le premier endroit où elle voyait de la nourriture. Elle avait si faim ! Malgré sa puanteur de fond de cale, en souriant gentiment aux femmes Kuam qui la regardaient, elles lui répondirent assez rapidement en venait à sa rencontre. Son accent était déjà assez marqué quand elle parlait français, alors quand elle s'adressait aux Kuam, ce fut presque incompréhensible. Alors, à l'aide de grands gestes et en glissant quelques mots de leur langue, elle réussi à faire comprendre aux femmes qu'elle voulait de la nourriture en échange de quelques babioles qu'elle avait dans son sac.

Maëvanne était assise dans le sable et amusait deux enfants Kuam avec son chapeau quand les mères vinrent lui emmener de la viande et des fruits locaux. Même si la nourriture avait été infecte, la jeune rousse aurait tout mangé sans broncher. Mais les Kuam avaient la chance d'habiter sur une île qui regorgeait de nourriture et Maëvanne mangea à sa faim, ce qu'elle n'avait pas fait depuis des semaines. En même temps, les enfants, finalement tous réunit autour d'elle, commencèrent à lui apprendre quelques mots dans leur langue et l'Espagnole faisait la même chose en français. Mais la prononciation de la vigie était si affreuse que les gamins riaient à gorge déployée.

Presqu'une heure était passée lorsque Maë dit au revoir au jeunes Kuam pour aller voir le marché du village et trouver de nouveaux vêtements. Elle troqua un foulard pour la protéger du soleil contre un couteau de poche, mais il y avait tellement peu de vêtements que la rouquine ne trouva pas ce qu'elle cherchait. Mais elle avait un autre but en tête que se trouver d'autre vêtments : il fallait absolument qu'elle se trouve un endroit où se laver. Si elle n'avait pas de nouveaux vêtements, aussi bien laver ceux qu'elle avait sur le dos. Demandant encore une fois à grands renforts de gestes et des mots qu'elle venait d'apprendre, la jeune femme se fit pointer un chemin dans la jungle qui allait vers la source d'eau la plus proche. Elle s'y rendit sans perdre de temps, pressée d'enlever ses vêtements sales et de relaxer dans l'eau. Elle arriva sur une petite plage tout près d'un immense rocher d'où on pouvait sauter sans crainte de se blesser. Elle regarda l'eau quelques secondes, espérant ne pas trouver un membre de l'équipage dans les parages. Elle ne remarqua donc pas ni les bottes ni les vêtements à sécher sur une pierre, pas trop loin d'elle pourtant.

Maëvanne enleva ses bottes et ses couteaux qu'elle laissa sur la plage pour ne pas les exposer à la rouille. Puis, enlevant son chapeau, elle fit quelques pas dans l'eau, malgré ses pantalons et sa chemise pour se débarrasser de la grasse dans ses cheveux roux. Pendant plusieurs minutes, en passant ses doigts dedans et en prenant le même type de plante que Sergeï - c'était même lui qui lui avait montré- elle réussit à les démêler et à leur faire retrouver leur couleur naturelle.

Se croyant toujours seule dans l'étendue bleue, Maëvanne s'enfonça dans l'eau jusqu'aux épaules et déboutonna en enleva son chemisier pour le laisser tremper dans l'eau. Elle chantonnait une vieille chanson espagnole en dégageant une des tâches sur le vêtement ce qui l'empêcha de se rendre compte du capitaine qui sortait de l'eau.

Capitaine de La Rose Blanche Messages : 57 Date d'inscription : 24/06/2009

Plus l’attente est longue et plus douce est la récompense! Si cela était valable dans les bras d’une femme, ce bain tant espéré et attendu en valait tout autant. Sergeï frottait sa peau avec un peu de sable pour en décrasser le moindre pore. Sa peau en rougit quelques instants mais l’eau tiède eut vite fait d’apaiser son épiderme fragilisé. Il soupira, les yeux rivés sur le ciel bleu, en se laissant porter par le faible courant qui semblait émaner de la roche. Sans nulle doute y’avait-il derrière la pierre, une cavité souterraine remplie d’eau qui s’écoulait sur des kilomètres et allait trouver sa fin dans la mer. Sergeï se mit à en chercher l’entrée par simple curiosité. Plongeant sous la surface, il s’agrippa à la roche pour descendre de plus en plus bas et enfin trouver le trou dans la roche, à peine plus grand que son avant-bras. On y voyait absolument rien dans ce passage sous-marin et ne voulant pas pousser plus loin l’expédition, de peur de rester coincé et de s’y noyer, il remonta à la surface.

L’oxygène vînt à nouveau alimenter ses poumons et un grand sourire se dessina sur son visage lorsque le chant de sa petite espagnole lui parvînt. Il contourna discrètement la roche, l’apercevant proche de la plage d’où il s’était éloigné. Quel spectacle lui offrait-elle lorsque sa chemise blanche vînt flotter devant elle! Sergeï se donna une petite gifle théâtrale pour se punir d’envisager de vouloir en voir plus. L’homme et la chair tendre des femmes, voilà qui aurait suffit à lui mettre le diable au corps. Toutefois, l’imprudente semblait s’être retrouvé ici à partager le même bassin par pur hasard et elle ne l’avait même pas remarqué. Elle avait de la chance de ne pas être tombé sur un autre de ses hommes. Bien que ces derniers l’aient toujours respectés, avec ce morceau de tissu en moins, ils auraient pu perdre tout contrôle. Le gentleman qu’il était ne pouvait profiter d’une femme d’une telle façon.

Il replongea, parcourant les dizaines de mètres en apnée, osant un regard libertin sur cette poitrine halée de soleil alors qu’il passait à quelques mètres d’elle pour rejoindre le sable. Il émergea de l’eau, marchant sur quelques mètres, ralenti par l’eau qui le freinait et foula le sable avant de venir récupérer le foulard qui recouvraient les fruits succulents que Sergeï avait eut le délice de goûter. Il noua le tissu colorée autour de sa taille puisque ses vêtements n‘étaient pas encore secs, ne voulant pas choquer la jeune femme avec sa virilité.

Il regarda sa chevelure rousse s’étaler dans son cou et parfois même un peu plus bas, quelques mèches gorgées d’eau s’étant lissée avec le poids de l’eau. Sergeï s’appuya contre le tronc couché où séchait ses vêtements avec une certaine nonchalance.

_ Dois-je remercier les dieux de m’envoyer une sirène? Je ne vous savais pas si aventureuse de vous baigner seule entourée de créatures marines prêtes à vous dévorer.

Sergeï la taquina quelques secondes, il était toujours friand de découvrir la réaction de la gente féminine en toutes circonstances. Habituées les catins ne poussaient guère plus de jurons lorsqu’elles étaient surprise nues mais une femme-pirate, surprise alors qu’elle se paraît des attributs d’Eve, qu’elle serait la réaction?

Vigie sur la Rose Blanche Messages : 9 Date d'inscription : 27/07/2009

Sentir l'eau sur sa peau était aussi relaxant pour Maëvanne que le bruit des vagues sur la coque d'un bateau. Sa chemise avait retrouvé un semblant de blancheur que la jeune pirate trouvait acceptable, mais il restait encore quelques tâches de sang qu'elle était incapable de faire disparaitre, un vestige d'une bataille particulièrement violente contre une flotte de corsaire coriaces. Elle se sentait beaucoup plus femme que pirate en ce moment. Elle avait enfin un peu d'intimité, ce qu'elle n'avait pas eu depuis plusieurs semaines. Pas qu'elle n'aimait pas ses compagnons, au contraire, c'était sa nouvelle famille, mais une bande de loups de mers limitaient tout particulièrement la tranquillité et l'espace personnelle.

Alors qu'elle allait enlevé le peu de vêtements qui lui restait pour se décrasser , elle fut surprise par une voix d'homme un peu trop familière. Sergeï. Elle se retourna brusquement, se calant encore plus dans l'eau et poussant un cri de surprise, en proie à une colère immense envers son capitaine, mais aussi contre elle-même. Elle aurait du faire plus attention, remarquer les vêtements qui traînaient sur le tronc d'arbres, mais elle avait été si pressée de se prélasser dans l'étendue d'eau qu'elle avait tout simplement oublier que d'autres hommes, certains n'ayant pas goûter à la chair d'une femme depuis des lustres, auraient pu se retrouver avec elle. Et ceux-là auraient bien pu profiter d'une telle aubaine.

Après la colère et la surprise, c'est la curiosité qui envahi la jeune pirate. Elle n'avait jamais vu son capitaine dans cet accoutrement... et il fallait s'avouer qu'elle aimait bien ça. Maëvanne regarda avec amusement le corps de son capitaine sans gêne. Il l'avait bien surpris presque nue, elle avait bien le droit d'en profiter aussi alors qu'elle ne pouvait sortir de l'eau sans montrer sa poitrine au bel homme. Il était peut-être rester poli envers elle même dans cette circonstance, mais elle ne voulait pas tenter le diable non plus. Sergeï était un capitaine, mais aussi un homme.

- Tu devrais remercier les Dieux de voir une femme-pirate presque nue et d'être encore là pour le raconter !

Répondit Maëvanne avec son effronterie habituelle. Peu importe si encore une fois, comme lors de son baiser volé pour le remercier de l'harmonia, Sergeï allait la punir, la belle rousse ne s'en formalisait pas. Même si elle frottait le pont durant deux semaines pour cette phrase poussée sans réfléchir, elle l'assumait complètement.

- Maintenant, tournes-toi pour que je puisse sortir de là. Je ne veux pas être aussi ratatiné qu'une Mamita *. Et ose te retourner et tu auras affaire à moi !

Son ton n'était pas sérieux, plutôt sur le ton de la plaisanterie, mais elle était sérieuse quand même. Il s'était assez rincé l'œil sans son autorisation pour aujourd'hui. Lorsqu'elle fut assez certaine que le Capitaine allait rester dos à elle, Maëvanne sortie de l'eau, se sentant lourde de plusieurs kilos avec ses pantalons rempli d'eau et mis la main sur le seul article qui pouvait la couvrir: le foulard qu'elle avait achetée plus tôt. Elle recouvrit sa poitrine et attacha celui-ci dans son dos. Plus présentable ainsi, elle mit sa chemise blanche à sécher sur une roche.

- Je vois que je n'étais pas la première à vouloir enlever tout sa crasse de bateau. Perdóname Capitán **.

Elle ne pu s'empêcher de regarder encore une fois de la tête au pied Sergeï avant de continuer.

- Tu as eu le temps de faire un peu de tourisme au moins ?

* Un nom familler désignant Grand-mère, un peu comme ''Mamie''
** Pardonne-moi Capitaine

Capitaine de La Rose Blanche Messages : 57 Date d'inscription : 24/06/2009

Sergeï éclata d’un rire sonore lorsque la rouquine le menaça. Il prit subitement un air sévère et vînt croiser sérieusement les bras en lançant un air de bourreau faussement courroucé. Qu’allait être sa punition cette fois? S’ils avaient été sur le bateau ou en public, nul doute qu’elle aurait mérité de passer la nuit dans le couchage de Yann après le ton et la façon dont elle lui avait parlé. Mais n’étant pas sur le bateau, le capitaine se fit plus clément et lui réservait une punition bien particulière.

_ Voilà une pirate à la langue bien pendue… et au regard vicieux qui plus est!

Le Capitaine lui accorda le temps qu’il lui fallut de se vêtir décemment de son morceau de tissu coloré mais un sourire mutin et amusé ne pouvait se défaire de son visage alors qu’il écoutait les mouvements empressées de la jeune fille pour se couvrir. Sans doute, croyait-elle qu’il se serait retourné… il est vrai qu’il en avait envie, mais il n’en fit rien. Ce n’était pas la crainte qui le poussa à ne rien faire mais plutôt le respect qu’il témoignait à chacun des « hommes » qu’il savait prêts à donner leur vie, pas uniquement pour son honneur, mais pour celui de la Rose Blanche. L’équipage n’était certes pas des enfants de chœur mais ils étaient loin des barbares sanguinaires qui tuent et qui massacrent pour leur simple plaisir. Sergeï accordait la vie bien souvent à ceux qui démontraient qu’il la méritait par leurs actes de bravoure et d’honneur.

Le Capitaine estima lui avoir laissé suffisamment de temps pour se couvrir, il se retourna, resta un instant à regarder ce petit brin de femme si svelte vêtu d’un foulard coloré, produit tressé de la main d’une Kuam. Il s’avança sans crier gare, son visage avait reprit la mine colérique qu’il jouait théâtralement depuis plusieurs minutes. Ses yeux furieux se plongèrent dans son regard lorsque d’une main, il souleva son menton pour qu’elle le regarde.

_ La señorita ne devrait pas être fière du comportement qu’elle me témoigne!

Sergeï posa un baiser insistant sur ses lèvres, glissant sa main de son menton à son cou pour empêcher que la demoiselle ne lui échappe. Il finit par libérer ses douces lèvres capturer entre les siennes et glissa jusqu’à son oreille.

_ Revoyez vos manières et je reverrais les miennes!

Sergeï se retourna, échappant le foulard qui lui-même cachait ce dont il n’était pas peu fier. Il attrapa son linge sur le tronc d’arbre qu’il enfila sur sa peau légèrement moite, laissant sa chemise ouverte pour palier à la chaleur de la jungle. Se rhabillant, il répondit amicalement à sa compagne de mer.

_ Et bien, des païens comme nous n’avons pas accès à leur lieux de culte donc je dirai que je me suis simplement ridiculisé à leurs jeux… mais peu importe, je me sens revivre!

Sergeï s ‘éloigna d’un bon pas, croquant dans l’un des fruits violacés alors qu’il lançait l’autre dans les mains de Maëvanne.

_ Sois à l’heure à l’entrée du village!

Sergeï disparut à travers la végétation luxuriante de la jungle pour se rendre sur les lieux du rendez-vous.

Vigie sur la Rose Blanche Messages : 9 Date d'inscription : 27/07/2009

Maëvannne soutena sans broncher le regard du capitaine sur son corps encore humide de l'eau du bassin. Ses cheveux frisottaient d'une drôle de façon ce qui lui donnait un côté gamin presqu'adorable. Que Sergeï la regarde ne le dérangeait plus maintenant qu'elle était légèrement vêtue. Qu'il en profite même! Il n'aurait peut-être plus l'occasion de la voir comme cela, même si la belle rouquine savait que Sergeï l'appréciait non seulement que pour ses talents de vigie. En temps normal, ce bel Adonis se serait retrouvé dans son lit depuis longtemps, mais, malheureusement, cet homme n'était pas n'importe qui. Elle attenderait qu'il lui fasse savoir ses intentions plutôt que se montrer un peu trop entreprenante et en subir les conséquences.

Amusée par la colère jouée par Sergeï, Maëvanne ne s'attendait pas à ce que ses lèvres soient emprisonnées quelques secondes par celles de l'homme. Elle chercha instinctivement à reculer, mais la main du capitaine dans son cou lui empêcha ce mouvement qu'elle aurait eu tôt fait de regretter. La jeune femme fut profiteuse sur ce coup-là et essaya de pousser un peu plus loin ce simple baiser. Mais trop tôt, Sergeï libéra ses lèvres et laissa Maëvanne allumée par ce geste si insolite de sa part. Elle sourit aux paroles qu'il lui glissa dans l'oreille. Revoir ses manières ? Si les punitions étaient maintenant de ce genre, elle se demendait bien si elle avait envie de suivre ses ordres! Elle sourit encore plus lorsque le léger foulard sensiblement comme le sien glissa des hanches du capitaine pour lui laisser voir une autre partie de son anatomie qui plaisa aussi à la belle rousse. Mais c'est qu'elle était gâtée par les Dieux aujourd'hui. Elle en était presqu'à croire qu'il le faisait exprès ! (XD)

Elle regarda le capitaine retourner dans la forêt, immobile sur la plage du bassin, encore un mince sourire sur ses lèvres, celles-ci portant encore le goût de celles du meneur d'hommes. Elle regarda avec intérêt le drôle de fruit violacée que Sergeï venait de lui lancer avant d'aller rejoindre ses hommes au point de rendez-vous. Avec son foulard en guise de vêtement, Maëvanne ne pouvait s'aventurer dans la jungle. Gardant celui-ci un peu comme une robe courte - elle ne prenderait pas le risque de retomber sur un autre de ses compagnons- Maëvanne enleva son pantalon et le mit à sécher avec la blouse. Maintenant, elle espérait seulement que la soleil sèche rapidement ses bouts de tissus pour qu'elle puisse aller rejoindre les autres.

Heureusement que le soleil était chaud et le ciel, sans nuages, puisque la rouquine pû enfiler ses vêtements une quinzaine de minutes plus tard. Elle marchait d'un pas léger en mangeant le fruit - le meilleur qu'elle eu mangé à vrai dire - quand elle retrouva le petit groupe de pirates à l'endroit même où ils s'étaient séparer plutôt. Plusieurs portaient de nouveaux vêtements ou portaient sur leur dos quelques sacs de nourriture pour les autres sur le bateau. Certains avaient même trouver le moyen de se faire la barbe. Sur ce point, Maëvanne en taquina plusieurs en leur tapotant la joue au passage. Quand elle passa près de Sergeï, elle ne lui fit qu'un léger sourire et ne fit pas allusion à leur rencontre devant les loups de mer. Ce qui s'était passé, elle le garderait pour elle.

Après plusieurs minutes, alors que les derniers retardataires arrivaient, la belle rousse, qui ne tenait pas en place, se tourna vers son capitaine.

- Alors, que fait-on Capitàin ?

Capitaine de La Rose Blanche Messages : 57 Date d'inscription : 24/06/2009

De tous les plaisirs de la terre, Sergeï ne démordait pas que les femmes étaient bien celui le plus fabuleux. Si belle, la peau si douce, le corps doux des courbes qui allumait son corps. Leurs seins si rebondis, leurs fesses angéliques étaient des merveilles de la création. Si Sergeï avait été aux commandes, il n’aurait sans doute pas fait mieux… mais sans doute aurait-il fait plus de rousses. Comment expliquer ce sentiment qui naissait en lui à chaque fois que la chevelure d’une rousse venait à croiser sa route? De tous les hommes parcourant la terre et les océans, peut-être était-il celui qui avait partagé le lit du plus grands nombres de rousses. Il avait pourtant essayer les blondes, les brunes, châtain et autres chevelures colorées et il ne trouvait son plaisir que dans les cheveux des rares rouquines. Dire que tout reposait sur une simple couleur aurait été beaucoup dire mais il est vrai qu’il les avait en admiration. Le capitaine était un collectionneur, et même s’il les aimait toutes, il ne fallait pas s’attendre à ce que l’homme des mers s’engagent avec elles. La plupart ne se faisait pas d’illusions et voulait simplement toucher le sabre du capitaine, paraît-il qu’il n’était pas trop mauvais dans son maniement! ()

Le sourire aux lèvres, il faisait machine arrière, le regard alerte de ne pas tomber sur un animal sauvage et surtout de ne pas se perdre dans cette cambrousse luxuriante où tous les arbres se ressemblaient. Il retrouva sans grand mal le chemin qui menait au village et rejoint le lieu de rencontre en finissant son fruit bien mûr. Il avait un peu d’avance, tous n’était pas encore là mais le capitaine salua l’admirable effort qu’il avait eut de se faire propre… Yann également. Cependant, le pauvre n’avait pas eut assez de deux heures pour laver toute la crasse qui le maculait depuis quatre mois. A croire que la poussière devait l’aimer car il paraissait toujours plus sale que les autres en ayant vécu autant de temps qu’eux sans pouvoir se laver.

Sa petite rouquine arriva quelques minutes plus tard alors que les bavardages allaient bon train sur ce que chacun avait fait pendant deux heures. Avec son habituelle humour, elle taquina quelques pirates que quelques poils en moins, avaient métamorphosé leur faciès puis naturellement, une fois que le groupe fût rassemblé au complet, elle fit savoir son envie de bouger. Sergeï s’empressa alors de donner ses ordres.

_ 10 marins avec moi, le reste sera en charge de réapprovisionner le navire et d’effectuer les chargements sur le bateau. Luther, tu seras en charge du groupe. Fais autant d’aller-retour que nécessaire. Accentues tes efforts sur la nourriture et l’eau. Oublie la toile et les cordages, la voilure n’a pas été abîmée.

Faisant de petits pas devant les hommes en rang devant quelques Kuams qui regardait la scène avec intérêt comme si cela avait été un spectacle de rue, Sergeï continua de distribuer les tâches.

_ Yann, tu retournes sur le navire et tu briqueras le pont. Je veux que tu nourrisses le bois du bateau et que tu lui donnes un coup de cire supplémentaire. Scylla prendra ta place dans l’expédition… Que ceux qui me suivent embarquent dans les chaloupes (youyou! XD) nous allons décharger le butin.

Le Capitaine se sépara du groupe constitué de Luther, un bon gars large d’épaules, et du reste des marins et repartit vers la plage pour retourner sur la Rose Blanche afin de charger leur trésor dans les embarcations pour repartirent à terre et aller le mettre en sécurité dans leur tanière, en plein centre de la dangereuse jungle, dans un endroit que seul Sergeï pouvait trouver dans cette nature abondante et que lui seul, pouvait amener à ouvrir.

Les chaloupes finirent par prendre la mer chargé de la moitié des marins partis à terre. Remontant sur le pont, Sergeï demanda à ce qu’on aille lui trouver Scylla qui avait dû profiter de ces quelques heures de calme pour se reposer, du moins il l’espérait car la traversée de la jungle ne serait pas de tout repos. Il était préférable que ce soit elle qui se joigne à l’expédition plutôt que Yann le Borgne qui en était d’ailleurs ravi car au moins sur le bateau, il n’y aurait pas grand risque de se faire tuer. Scylla au même titre qu’un autre homme du navire, avait déjà prouvé sa valeur au combat et son courage. Il avait pleine confiance en ses capacités pour cette mission. Pendant qu’il s’absenta quelques instants dans sa cabine pour jeter un œil à la carte approximative du territoire Kuam, ses hommes chargeaient les chaloupes avec les coffres et les sac de toiles remplis d’objets de valeur.

Il revînt sur le pont, espérant qu’on aurait informé Scylla qu’elle venait avec eux se dégourdir les jambes. Si la gabière ne se montrait pas, peu importe, il donnerait le rôle à quelqu’un d’autre mais il doutait que la femme crache sur une occasion de vivre un peu d’aventure. Il avait échapper à la mort pendant quatre mois mais ce n’était pas vraiment ce qu’on appelle un grand combat où l’adrénaline avait été à son apothéose. Survivre à la faim était plus un combat d’ordre personnel et hélas, tous n’avait pas eu les épaules pour tenir le coup.