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 La cérémonie des Trois Lunes

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Taliane Khëvadaih
Princesse Kuam
Taliane Khëvadaih


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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Jan - 20:40

Taliane se troubla de se regard neutre, plus que de son silence, dans lequel elle aurait pus chercher plus loin, le sens de qu’il y avait à comprendre. Cela pouvait-il n’avoir aucune importance pour lui? Elle cherchait à lui témoigner dans ses gestes, ce qu’elle taisait au fond d’elle-même et qui n’était pas clairement apparut en mot. Étrangement, contre la volonté du reste du monde, sauf de son destin qu’elle aurait voulut entendre pour une fois, elle ne pouvait plus supporter l’idée qu’elle puisse exister sans lui. Elle n’avait durant les quelques derniers jours, s’éloigner de ce jeune pêcheur plus de quelques instants, comme si elle avait craint que les quelques fils invisibles qui les unissaient ne soient pas encore suffisamment forts pour ne pas casser si elle faisait un pas de trop dans une direction opposée. Elle aurait voulut qu’il puisse comprendre dans chacun de ses gestes et chacun de ses regards que pour elle, l’idée d’exister sans lui perdait de son sens à chaque seconde qui passait et que se solidifiaient les filets de son destin. La neutralité de ses yeux la fit détourner les siens pour venir contempler le vide et astreindre sa douleur à faire surface à cet instant. Pouvait-elle réellement le blâmer après ce qui c’était produit à la cérémonie des trois lunes, de ne rien vouloir entreprendre qui n’eut pas été se conformé à son rôle. Il avait déjà trop souffert de déroger à la place qu’on lui avait désigner et elle n’aurait pu le forcer à faire quoi que ce soit encore.

Sa mère arriva à cet instant pour venir lui porter les dernières nouvelles extérieures qui viendrait encore donné un coup de massue sur sa propre carapace. Prise au milieu de ses craintes, de ses espoirs et de ce que lui dictait parallèlement les voix de son pouvoir, elle n’arrivait pas à prendre l’instant de réfléchir et de démêler tous ce qui assaillaient son esprit.

Elle resta un instant près de l’entrée de la tente, mais le geste d’Hadjaï, obligèrent ses pieds à l’emmener jusqu’à la paillasse pour qu’elle vint s’asseoir près de son Kuam. Elle vint se blottir contre lui et le bercement eut tôt fait de briser ses dernières réserves qui avait empêcher ses yeux de déverser un peu du trop plein de sa souffrance. Elle se sentait coupable d’ainsi venir pleurer dans ses bras, même si ses gestes ne l’avait pas invité à faire autrement, alors qu’elle n’arrivait pas à se convaincre que son pilier où on essayait de l’attacher, valait celui auquel elle l’avait vu se débattre une semaine durant. Elle avait pourtant se sentiment qu’on venait lui imposer contre sa volonté des liens, pour venir la punir d’une faute qu’elle ne comprenait pas. Pourquoi était-il devenu si important aux yeux de son père qu’elle se maria aujourd’hui, alors qu’il n’avait pas, avant cela, poussé plus avant en se sens. Évidemment, elle savait que l’idée aurait finit par s’imposer pour son père, mais c’était cet empressement qui lui intimait qu’elle avait perdu la confiance d‘Amitrasutran. Il venait l’attacher à son pilier pour ne pas qu’elle lui échappe, alors qu’elle avait passé sa vie à se résoudre et à se convaincre jusqu’à avoir la certitude absolue qu’elle ne pourrait pas le trahir. Malgré cela, il la jetterait dans les bras du premier guerrier venu, lui démontrant par se geste ce qu’elle arrivait à en comprendre. L’idée d’avoir perdu la confiance de son père effrayait ce qui restait de la petite fille au fond d’elle et faisait trembler de colère celle qui était une femme.

Ses larmes glissaient doucement sur ses joues, non contente de pouvoir s’échapper enfin, mais gardant une réserve à tomber en un flot ininterrompu. Elle voulait s’accrocher à Hadjaï et à cet instant où on lui laissait le droit de se tenir contre lui. Les mots, comme une excuse, parvinrent à son oreille et s’il se sentait coupable que le vent lui est porté les quelques mots échangés avec sa mère, elle en était soulagée. Elle n’aurait pas voulut passer sous silence la raison de son trouble, sans pourtant savoir où trouver les mots pour l’exprimer. Elle n’osait pas levée son regard vers lui, maintenant que ses yeux s’étaient emplies de larmes, pour lui signifier qu’il n’avait pas à se culpabiliser de ce qu’il avait entendu, se contentant de se serrer un peu plus contre lui d’une manière qui pouvait facilement devenir dangereuse. Elle n’était pas sans l’ignorer, mais elle avait besoin de son réconfort, de le sentir présent, alors qu’elle voulait demeurer dans ses bras pour l’éternité.

Il lui importait peu ce que le guerrier Ratul avait bien pu accomplir comme exploit. Elle était la seule à pouvoir décider de qui méritait son cœur, qui qu’elle soit de naissance et quoi qu’en pense les valeurs des Kuams. Aucune vierge n’avait été emportée dans l’océan et la mer ne c’était pas emporté pour autant. La terre ne s’effondrerait pas plus sous leur pas, si c’était un « simple » pêcheur qui méritait son attention. Ratul pouvait bien briller, à l’instar du soleil, aux yeux de tous, elle avait toujours préféré les étoiles à l’astre trop brillant qui surplombait le ciel tout le jour durant. Elle redressa la tête, lorsque les larmes cessèrent brusquement de couler sur ses joues, se rappelant ce qu’elle avait promit, peut-être plus à elle-même qu’à lui, lorsqu’elle était venu vers lui une semaine auparavant.


- Nul astre n’a le droit de brûler les liens qui se sont entremêlés. Je ne veux pas déjà te perdre.

Elle pouvait craindre que pour lui, elle lui importe peu, quoi que ses gestes auraient plutôt donné l’impression que ce n’était pas vrai. Elle voulait cependant que lui n’ignore pas que le plus douloureux du mariage que voulait forcer son père n’était pas qu’elle n’aimerait jamais celui qu’il déciderait pour elle, mais le fait qu’elle perdrait le seul a qui elle pouvait envisager de donner sa vie, sans que cela ne lui semble un fardeau à porter.
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Hadjaï-Akhil Manohar
Pêcheur
Hadjaï-Akhil Manohar


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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Jan - 22:13

La nouvelle faisait des bonds dans tous le village. Certains trouvait ça triste d’agir ainsi dans la rapidité, sans savoir pourtant qu’Hadjaï était entré dans le cœur de sa fille. Du pêcheur, on ne s’en souciait plus. Qu’il soit mort ou qu’il ait rejoint la plage n’avait pas d’importance, toutes les conversations étaient tournées vers Ratul. Le guerrier avait déjà trouvé une place dans le cœur des innocentes jeunes filles que la main d’un homme n’avait pas encore touché et qui était en extase devant l’héroïque guerrier. Toutes se bousculaient en faisant des tours de village sans but en espérant le croiser et peut-être capter un instant son regard. Tant pis, s’il ne leur serait jamais promis, elle voulait juste se rincer l’œil en quelque sorte. Dans tous les cas, Ratul n’était pas venu pour sauter la première mignonne venu, il ne désirait qu’une femme! Peu importe qu’elle soit laide, c’était une princesse et elle lui ouvrirait les portes que pendant tant d’années de sacrifices, il avait voulu atteindre. Lorsque le chef Amitrasutran consentirait à leur union, ce serait gagné! Il se retrouverait à la tête de la pyramide. La renommée et le pouvoir, il en avait toujours rêvé et pour lui les rêves n’avaient d’autres but que de prendre consistance dans la terre Kuam et se réaliser. Ratul était un homme ferme et exigeant. Il aurait tôt fait de la mâter si elle était pourvu d’un esprit rebelle.

Depuis près d’une heure, le guerrier d’Obalesh et le chef de Tillomata s’entretenait sur Taliane. Le père ne voulait pas brusquer la rencontre et lui rappela que même s’il était ravi de le voir, il aurait été injuste de le laisser passer plus de temps qu’il n’en faudrait avec elle alors que d’autres guerriers n’arriverait pas avant la prochaine pleine lune qui devait se produire dans 5 jours. Ratul avait respecté la parole du chef mais s’était senti silencieusement offensé que son nom ne lui permette pas d’avoir un avantage sur les autres. Il avait entendu parler de la Justice de ce village pourtant il pensait qu’elle serait la même qu’ailleurs: malléable et influençable. Le seigneur de ces terres ne lui avait cependant pas interdit à l’occasion de venir converser avec elle quelques minutes au détour d’une rencontre et il lui accorderait quelques instants afin que tous deux soient d’ores et déjà présenté l’un à l’autre.

Amitasutran fit venir un de ses dévoué villageois pour qu’il aille chercher la jeune princesse dans sa tente. La réunion serait familial, Le chef et sa femme ne bougeraient pas de la yourte pendant que la princesse lui serait présentée. Tous les trois assis en cercle, ils attendaient que la princesse leur apparaisse à travers le voilage.

*************************************

Dans la tente, le pêcheur gardait précieusement la princesse contre son cœur. Il ne pouvait lui offrir un réconfort avec ses mots trop maladroits et rudes. Il ne pouvait lui offrir que l’espace de ses bras (pour tout reconstruire, je l’aime à mourir! MDR) pour espérer qu’elle comprenne qu’elle n’était pas toute seule même si elle devait se sentir écrasée et impuissante face à ce destin qu’on dessinait pour elle. Lui-même ne savait guère quoi faire. Ce genre de situation, il n’y avait jamais été confronté. C’était l’avantage à vivre seul, c’était que les problèmes des autres n’étaient pas ses problèmes. Son petit coin dans la baie du Soleil avait alors été autant une forteresse qu’une prison.

Les larmes salées qui mouillèrent son torse, réveillèrent les blessures de la corde qui avait déchiré la peau en certain endroits mais outre cela, Hadjaï n’en témoigna pas une grande gêne, simplement troublé mais satisfait, sans mesquinerie, par le fait qu’elle laisse aller ses pleurs. Elle se sentirait mieux après comme si elle avait laissé s’écouler un peu de son fardeau. Son bercement cessa lorsque ses mains vinrent le serrer plus fermement. Il s’en sentit quelque part gêné. Il ne pouvait pas en l’état actuel des choses, répondre à ce qu’elle attendait de lui alors qu’elle aurait bientôt un époux à son bras. Elle était d’une importance capitale pour lui et il aurait aimé avoir eu plus de temps pour le lui montrer mais s’il se permettait aujourd’hui de lui donner dans un regard l’espérance qu’ils pourraient s’aimer, il briserait son cœur en bien plus de morceau qu’il ne l’était déjà car il ne pourrait rester auprès d’elle et tenir une promesse d’amour.

Il maintint le regard quelques instants sur le sien lorsque ses yeux glissèrent jusqu’à lui mais d’un regard désolé, il l’esquiva pour regarder devant lui. C’était une nouvelle torture que de devoir maintenir de la distance avec elle alors qu’elle était comme un aimant. Convoiter n’avait jamais été un trait de son caractère mais pour le coup, ce Ratul lui inspirait un profond mépris. Et malgré le fait qu’il serait heureux si finalement lorsqu’elle le rencontrerait, elle tomberait en amour, il en était aussi fortement inquiet. Il avait tellement plus à lui offrir qu‘il ne ferait pas le poids très longtemps!


_ Il vaudrait mieux que tu coupes ses liens avant qu’ils ne t’étranglent.

Le ton employé implorait le pardon d’être trop cruel avec elle alors qu’il ne voulait que la protéger d’un mal encore plus grand. Elle avait été si gentille avec lui et il ne pouvait la remercier comme il le désirait. Il se sentait outragé de se sentir si bien avec elle et de ne pouvoir le lui montrer. Et même s’il lui disait de l‘oublier, ses mains restaient posées sur son corps, demandant le contraire.

Ce fut finalement un homme qui interpella la princesse à l’entrée de la yourte. Hadjaï se dégagea, dans un sursaut de quelqu’un qui aurait fait une bêtise et regarda avec anxiété la porte voilée. Heureusement que nul homme ne pouvait entré dans la yourte avant le mariage… enfin techniquement ça aurait dû être le cas, mais il échappait à la règle. L’homme resté dehors informa la princesse que son père désirait la voir rapidement. Elle n’aurait au-moins pas la crainte de trouver sa tente vide en revenant, sauf s’il décidait de partir à quatre pattes mais il avait déjà donné dans le ridicule et il ne donnerait pas une autre occasion aux villageois de rire de lui.
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Taliane Khëvadaih
Princesse Kuam
Taliane Khëvadaih


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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Jan - 2:39

Taliane eut un sourire triste, gardant pour elle sa réflexion, qu’elle préférait sans doute que ces liens l’étranglent finalement, si mourir était la dernière solution pour l’empêcher de vivre sans lui. Elle ne savait pas si elle devait croire ses mots ou ses gestes. Il la repoussait, lui martelant la cœur, mais la gardait près de lui en ne gardant que la distance nécessaire pour que la princesse se rappel de ne pas tomber dans la bêtise et oublie les ennuis qu’elle était peu désireuse de créer. Elle ne pouvait pas non plus chercher dans ses yeux la sincérité qu’elle avait besoin pour croire en quoi que ce soit.

Dans le doute, il lui faisait moins mal de croire que c’était la nécessité de tenir sa place et qu’elle tienne la sienne qui le faisait parler. La princesse aimait à choisir les mots qu’elle utiliserait avant de les prononcer, connaissant le pouvoir qu’ils avaient sur celui qui écoute et savait aussi relativiser les paroles des autres qui parlaient contre le vent et s’il songeait réellement qu’il valait mieux pour eux qu’elle oublia ce qu’elle avait en tête, il aurait le loisir d’apprendre que pour elle la chose n’était pas possible. Elle ne lui imposerait pas de savoir que malgré ce qu’il pouvait en dire, elle n’écouterait pas la voix de la raison. Si elle avait dut ne rien tenter pour lui sur la plage, il serait mort et s’il l’avait peut-être, à un moment, souhaité, elle avait l’égoïste sentiment que sa survie était pour le mieux. Elle ne s’éloigna pas de lui devant ses paroles froides, gardant son corps contre le sien, détournant néanmoins le regard qu’elle avait silencieusement gardé sur lui, espérant qu’il se tournerait vers elle pour croiser la sincérité ou le mensonge dans ses yeux.

La voix de l’homme à l’extérieur la fit aussi sursauter et elle se redressa vivement, craignant que l’on entre et de causer des ennuis à son Kuam. Hadjaï recula aussi et Taliane du prendre quelques secondes pour réaliser qu’elle n’avait pas le loisir de se songer à se préparer, même si elle en avait eut l’envie. Elle essuya son visage, encore humide des sanglots qu’elle avait versée, songeant qu’au moins elle ne devait pas être à son meilleur si elle devait rencontrer le guerrier. Sa fierté en prendrait un coup, qu’elle est surement plutôt l’air de venir d’entre les morts, mais elle n’allait pas s’arrêter à un détail qui pouvait provoquer quelques réserves chez un homme à vouloir l’épouser. Elle ne prendrait pas non plus la peine de recouvrir ses épaules et de cacher les blessures récentes sur son dos. À quoi bon si elle n’en éprouvait pas de honte et que cela pouvait aussi avoir une chance de nuire à une union qu’elle ne souhaitait pas.

Elle tourna la tête vers Hadjaï, lui offrant un sourire navré de devoir le laisser ainsi, trahissant que son cœur n’avait pas entendu ce qu’il pensait peut-être être le mieux pour eux. Elle c’était recomposée un visage plus sûr, qui n’était certainement qu’une carapace, mais son visage n'avait pas reprit ses couleurs habituelles. Elle ne savait plus ce qu’elle devait faire. Elle pouvait voir l’aboutissement de certains chemins et savoir où elle voulait arriver, mais ne connaissait pas le moyen qu’il lui fallait emprunter. Elle approcha la cruche d’eau suffisamment près du lit pour qu’il n’aille pas à se lever s’il devait avoir soif avant son retour. Elle sortie sans dire un mot et suivit le villageois qui la menait à son père sans afficher la moindre curiosité à savoir ce pourquoi on l’envoyait chercher. Elle devait déjà le savoir assez bien.

À l’extérieur, le soleil eut encore un effet désagréable sur sa peau et ses yeux, habitués à l’intérieur. Elle avait l’impression de venir de recevoir un coup sur la tête, mais c’était peut-être seulement dut aux événements qui se succédait.

Sur le chemin la menant à la tente, Taliane espérait encore pouvoir décourager le guerrier, comme les autres qui viendraient, qu’elle n’était pas la femme à marier. Évidemment les récits des exploits du guerrier ne parlait pas de son gout du pouvoir et sa détermination qui était au regard de tous respectée, ne pouvait servir à mettre en garde la princesse, sur la détermination qu’il pouvait avoir à vouloir en faire sa femme. Pour elle, donc, l’idée de pouvoir le dissuader de l’épouser existait toujours. Ses parents avait été pour elle l’exemple de ce que devait être un couple, mais l’union n’avait pas eut les problèmes qu’elle connaissait à vouloir aimer Hadjaï. Ils avaient eut les leurs, mais aucun n’avait eut à risquer de déshonorer sa famille pour l’autre. Si la princesse n’attendait pas en Ratul un homme plus déterminé qu’un autre, le guerrier ne devait pas non plus s’attendre à ce qu’elle le fut plus que lui encore, pour pouvoir garder celui-là seul qu’elle avait le désir d’avoir. Les paroles d’Hadjaï c’était effacé de son esprit, refusant de s’y encrer comme vérité.

Elle s’arrêta devant la yourte de ses parents, remerciant le villageois, avec l’envie de lui reprocher, plutôt d’être ainsi venu la chercher, quoi qu’il n’en était pas responsable. La tête lui tournait encore de se soleil trop puissant, alors qu’il était pourtant demeuré le même que toutes les autres années qui avait suivit sa naissance et surement était-il le même depuis plusieurs siècle. Elle entra d’elle-même dans la yourte, sans perdre de temps à s’arrêter devant. Il ne servait plus à rien de vouloir gagner quelques secondes. Elle n’éprouvait pas la moindre envie de savoir à quoi ressemblait le guerrier ou à chercher dans son regard ce qu’il était venu chercher. Elle avait posé directement son regard sur son père, comme si la présence de Ratul lui avait échappé.


-Vous vouliez me voir père?

Elle avait dissimulé son malaise à se retrouver devant lui et la colère qu’elle aurait pu lui témoigner. Elle souffrait de devoir à la fois espérer se débarrasser du Guerrier et ne pas faire honte à sa famille. Sa mère se leva pour venir la chercher à l’entrée et l’inviter à s’asseoir, cherchant à croiser le regard de sa fille que celle-ci refusa néanmoins sans que la chose ne parut trop. Elle ignorait ce qu’elle aurait trouvé dans le regard de sa mère et n’aurait pas supporté qu’elle ne l’appuie pas. Elle aurait peut-être pu trouver pourtant, si elle avait tourné son regard vers elle, une lueur qui l’aurait convaincue qu’elle pouvait s’appuyer sur quelqu’un. Pour l’instant l’épouse du chef n’avait que subtilement fait entendre à son époux qu’elle trouvait le guerrier bien empresser et cherchait toujours à le retenir d’aller trop rapidement. Elle avait un doute que le guerrier qui c’était dépêché sur les lieux, soit un bon choix, quoi que les histoires racontent sur sa bravoure. Elle savait lire dans le cœur des gens, et si elle avait eut son mot à dire, le guerrier serait déjà hors du village, loin de sa fille qu’elle avait à cœur de protéger.

Elles vinrent s’asseoir pour refermer le cercle et Taliane se surprit à ne pas se plaindre intérieurement d’enfin pouvoir s’asseoir, comme si les quelques pas à travers le village avait été une marche interminable, alors que nul chemin n'aurait été trop long pour se rendre jusqu'ici.


********

Sortant de la yourte, la mère de Taliane c’était empressé de raccompagner sa fille, laissant à son époux la possibilité d’être seul avec celui qui prétendait «au cœur de sa fille» s’ils devaient discuter entre hommes. Elle ne s’attendait pas à pouvoir soutirer quelques paroles que ce soit à sa fille, mais ne voulait pas la voir retourner seule à la yourte. Son visage qui pâlissait à chaque mot que le guerrier prononçait l’inquiétait énormément.
Taliane la laissa donc prendre le chemin à ses côtés, plongé dans l’idée cauchemardesque qu’elle devrait peut-être épouser cet homme. Elle pouvait s’attendre à un être sans grand intérêt, comme elle avait eut souvent l’habitude de trouver ceux qui venaient la courtiser, mais ce n’était pas que la présence constante d’Hadjaï dans son esprit, que son cœur comparait à chaque battement, qui le rendait méprisable à ses yeux. Elle avait eut le souhait que ce termine le plus rapidement possible cette rencontre et même l’aveugle l’aurait sans doute sentit.
La princesse arriva devant la yourte et cette fois sa mère ne s’abstint pas de la serrer contre elle, pour la serrer dans ses bras. Taliane, surprise c’était laissée faire comme une poupée, sans trouver le courage de répondre.


- Reposes-toi, je t’en prie. Je parlerai à ton père.

Taliane ne savait pas ce qu’elle signifiait par là. À quel point sa mère savait-elle ramener on père à son idée lorsqu’il avait quelque chose en tête? Sa mère se recula après lui avoir murmuré ses paroles et, fouillant dans une besace qu’elle portait en bandoulière, elle sortie un pot d’un onguent qu’une sorcière du village avait concocté à sa demande.

- Ce que tu m’avais demandé.

Taliane la remercia du regard, mais ne s’attarda pas, lisant l’inquiétude dans le visage de sa mère, comme elle n’aimait pas en lire. Taliane entra finalement dans la tente, alors que sa mère s’éloignait, sans qu’elles n’aillent, encore, échangé plus que quelques mots. La tenture redescendue derrière elle, elle ne se sentit pas soulagée, comme elle l’eut espérée, de se trouver de nouveau dans le cocon qu’était sa demeure. Elle vint s’asseoir sur le bord de la paillasse, là où elle avait trouvé un peu de réconfort plus tôt. Elle n’arriva pas à trouver les mots et se contenta maladroitement de tendre à Hadjaï le petit pot que venait de lui remettre sa mère.

- C’est pour les brûlures. Ça devrait t’aider.
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Hadjaï-Akhil Manohar
Pêcheur
Hadjaï-Akhil Manohar


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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Jan - 1:16

Ratul était demeuré assis, le dos droit et fier, répondant d’une lourde voix assurée à chaque question que le chef lui posait. Le lourd thorax surplombait un ventre gonflé de muscles que sa respiration rendait proéminant. L’homme était si large d’épaules que deux femmes mises côte à côte aurait à peine été suffisante pour couvrir la largeur de son corps. Ses bras avait la taille d’une cuisse d’homme, puissamment taillé de force. Son visage anguleux était posé sur un cou puissant où se formait quelques veines tendues. Il n’était pas sans un certain charme sous son regard sévère, intensifié par d’épais sourcils. Du charisme, il en dégageait beaucoup, de l’assurance, bien plus encore. Si encore il avait eut l’air bête! Mais non, il donnait au père de la princesse tout un tas de raison de l’apprécier. Les réponses qu’il donnait au paternel témoignait toujours de quelque chose de positif, laissant ce dernier sur une belle impression quant au bonheur et à la situation sociale de sa fille pour son avenir. L’homme semblait tout disposé à quitter Obalesh pour vivre ici si sa fille lui était promise et prendrait en main le village, lorsque l’heure serait venue. Amidrasutran ne cherchait pas qu’un gendre, il cherchait également un homme qui aurait la force physique et morale, mais également le cœur de veiller sur son peuple. De le préserver du malheur comme il s’était évertuer à le faire depuis que lui-même avait succédé à son père. Et savoir s’il avait du cœur, était la chose la plus difficile à cerner pour tout Kuam car ces derniers, sous leur fierté, n’étalait jamais leurs émotions sans y mettre un minimum de retenue alors comment savoir si le cœur guidait leur main. Le chef de Tillomata n’aurait pas trop du temps qu’il lui était donné pour le découvrir.

Sa femme a ses côtés étaient silencieuses, n’affichant que des rictus invisibles qu’il fallait connaître pour en avoir la parfaite interprétation. Les réponses du guerrier Kuam ne lui semblaient pas aussi limpides à elle qu’à lui. Elle mettait une réserve sur le choix qu’il ferait. D’un geste tout aussi imperceptible, il avait fait comprendre à sa femme qu’il ne précipiterait pas son choix, tant qu’il n’aurait pas vu tous les prétendants. Il se souvenait encore du jour où Abhisarika lui avait été présenté au milieu de vingt autres femmes, cela avait été le coup de foudre et il l’avait épousé. Il s’était évertué à lui donner tant d’amour et aujourd’hui, il était encore émerveillé par cette femme et de tout son être il espérait qu’elle aussi l’aimait. A l’époque, il ne voulait pas se marier, il faisait la forte tête pour défaire ses parents mais il s’était avéré en fin de compte que son plus grand bonheur était né de l’idée de ses parents et il souhaitait la même chose pour sa fille.

Finalement un silence entendu se propagea dans la yourte alors que la princesse entra dans la yourte. L’instant de vérité! Le guerrier venu de loin tourna un œil léger vers la promise. Il aurait moins de difficulté à l’aimer qu’il le pensait. Peut-être même réussirait-il à prendre du plaisir avec elle. Elle avait un corps menu mais appétissant. Sa peau était curieusement pâle mais Ratul mis cela sur le compte de l’intimidation qu’il donnait à chaque fille lorsqu’il leur portait de l’attention. Cette apparente fragilité n’était pas pour lui déplaire. De grands désirs de chair naissait dans son œil insatiable. Elle ne lui porta pas grand intérêt pourtant le guerrier était trop fier pour mettre cela sur le compte de l’indifférence. Pour lui, c’était sûre, elle se sentait impressionnée par lui et il ne ferait qu’une bouchée d’elle lorsqu’elle serait mise à sa portée par son père dans les jours qui viendraient. La loterie n’avait pas commencé… seul le lot était exposé mais le jeu n’avait pas encore débuté.

Le chef Kuam laissa sa femme accueillir sa fille alors qu’il répondait à sa question.


_ En effet… Je tiens à ce que tu fasses la connaissance de Ratul d’Obalesh. Son arrivée a devancé la nouvelle lune mais il m’expliquait ô combien il souhaitait faire ta connaissance. Il t’a apporté des présents que les femmes du village doivent être en train d’apporter à ta tente, en ce moment même.

Cherchant à capter une réaction sur le visage de sa fille car il savait que son protégé serait exposé en son absence, et que cela ne serait pas pour lui plaire, il voulait connaître avec plus de précisions le véritable lien qui l’unissait à cet Hadjaï-Akhil, survivant d’un village en ruine.

_ Nous ne te retiendrons guère longtemps ma fille. Je voulais juste que tu viennes à porter les yeux sur un de tes prétendants.

Après quelques mots échangés, le chef autorisa la princesse à prendre congé.

***************************************

Le Kuam resté seul s’était vu surprendre par l’arrivée soudaines de cinq femmes qui elles même poussèrent un cri de surprise en le voyant sous la yourte de la princesse. Elles eurent un moment de recul au vu du corps meurtri et du visage encore repoussant des boursouflures et brûlures qui le couvraient. Après quelques instants, elles s’étaient convaincu de se remettre à leurs tâches sous l’œil silencieux du kuam. La yourte se vit remplir de fleurs, de fruits gorgés de soleil, de tissus colorés, de bijoux de perles de nacre et le silence fût brisé par le cri du couple de aras qui s’entretenaient sur un sujet qu’eux-seuls comprenaient.

Au bout de quelques minutes supplémentaires, la tenture se leva à nouveau. Hadjaï qui n’avait pas beaucoup bougé de la paillasse fut soulagé que ce ne fût pas à nouveau un visiteur impromptu. La vue de ce visage blême ne l’enchanta pas. La rencontre avait dû mal se passer mais fallait-il s’attendre à ce qu’elle le vive autrement que mal? L’homme n’avait donc pas su éveiller en elle un sentiment de sécurité et d’aisance. Elle était revenue bien plus pâle qu’elle ne l’avait quitté.

Le jeune homme fit glisser ses jambes en dehors de la paillasse pour lui laisser plus d’espace pour s’asseoir et prit le flacon et le déposa sur le sol sans même y porter une plus grande attention alors que sa douleur aurait pu être moins grande ne serait-ce qu’avec une application. C’est juste que dans l’ordre des priorités, Taliane passait avant son mal. Le sien avait sa solution, le temps. Mais concernant Taliane, le temps viendrait rapidement à manquer. Il ne la laisserait pas s’enterrer dans son propre malheur. Il avait jusqu’à la nouvelle lune pour se remettre sur pied et il le ferait, ensuite il irait voir son père. Il était Kuam et autant qu’un autre membre du village, il avait le droit de prétendre au bonheur de sa fille. Il n’espérait pas véritablement gagner face à son père mais il pourrait au moins gagner un peu de temps. D’une main assurée, il tendit son bras et souleva son menton, la fixant dans les yeux, faisant passer le message qu’il ne la laisserait pas lutter seule et que tout s’arrangerait pour elle. En s’occupant d’elle, quelque part, il en oubliait ses propres maux. D’une voix qui se voulait douce et rassurante, il sourit.


_ Avec mes frères et mes cousins, lorsqu’une personne nous causait du tort, nous prenions son nom et nous amusions à donner un qualificatif avec les lettres le composant. Je te laisse imaginer que nos choix n’était pas toujours très courtois… mais ils nous arrivait de rire et d’oublier le mal que cette personne nous apportait. Voudrais-tu jouer… le but étant d‘aller de plus en plus vite dans l‘échange?

Ce n’était qu’un jeu inventé par des enfants de 4 à 9 ans mais il en gardait de bons souvenirs. S’il pouvait espérer lui changer les idées ne serait-ce qu’un instant, il lui aurait proposé la plus idiote sans hésiter, ce qu’il avait sans doute fait d’ailleurs. Il avait aussi l’idée d’apprendre des injures aux deux perroquets mais cela aurait été beaucoup moins discret. Prenant une grande inspiration, il déblatéra ses premiers mots.

_ Je commence… Raclure, Raté, Antipathique, Tyran impotent, Looser (oui il parle anglais aussi! MDR), Risible, âne bâté, rat d‘égout…

Hadjaï guettait l’instant où les lèvres de la princesse se dessouderaient pour cracher sur l’idiot qui la faisait souffrir. Il sentait revenir en lui ses jeunes années où avec ses frères et ses cousins, ils enchaînaient les bêtises et faisaient les 400 coups. Initier une princesse à ce genre de jeu n’était pas très conventionnel mais cela était follement libérateur.
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Taliane Khëvadaih
Princesse Kuam
Taliane Khëvadaih


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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Jan - 23:05

Taliane s’inquiéta de savoir que l’on viendrait dans sa tente en son absence. Elle savait qu’Hadjaï supportait mal le regard que les autres pourraient porter sur lui, même lorsqu’il serait remit sur pied et elle ne put s’empêcher de trouver la surprise de mauvais gout. Son père devait-il donc s’acharner sur son Kuam encore longtemps? C’est du moins l’impression qu’il lui donnait. Elle ne laissa cependant pas son trouble transparaître dans son visage, qui l’était déjà sans doute suffisamment ainsi avant même d’arriver. Elle se contenta de desserrer la mâchoire pour jeter, avec moins d’énergie qu’elle ne l’aurait souhaité:

- Ce n’était pas nécessaire…

Qui pouvait vouloir dire bon nombre de choses à qui écoutait. Elle n’avait pourtant pas laissé son regard planer vers le guerrier pour les garder fixer sur son père. La légère crispation à sa mâchoire ne pouvait pas tromper celui qui l’avait vu grandir quant à la colère qui l’habitait encore, bien qu’elle ne le fit pas sentir outre mesure. Dans les paroles de son père l’impatience de Ratul la dérangeait aussi. Il s’en fallait de peu pour qu’elle passa un commentaire sur cette faiblesse, mais il fallait malheureusement croire que les bases du respect était trop profondément encré en elle pour qu’elle ose l’affront. Elle ne voulait pas devenir, aux yeux de son père, l’enfant qui nous fait honte. Elle n’aurait pourtant pas été la première princesse Kuam à tourmenter ses parents en parlant trop et c’est, comme toujours, au travers du silence qu’elle préférait communiquer ce qui traversait son esprit.

Le guerrier, dans l’univers que devait former sa grosse tête, pouvait croire ce qu’il voulait, mais son père ne pouvait pas se méprendre, alors qu’il lui faisait savoir la raison de sa venue et qu’elle s’abstenait encore de tourner vers Ratul, l’ombre d’un regard. Elle aurait du mal, dans un ultime effort pour faire plaisir à son père malgré tout à vouloir voir plus que la silhouette imposante que son œil percevait involontairement dans son champ de vision. Supposant que son père voudrait au moins qu’elle daigne faire ce pourquoi il l’avait fait venir, elle songea que pour ne pas que la conversation dure plus longuement, il valait peut-être mieux pour elle flancher.

Elle était sortie quelques instants après (avec un affreux mal de cœur), regrettant amèrement d’avoir croisé le regard prédateur de l’homme qui ne témoignait d’aucun respect à l’égard de qui elle pouvait être. L’impression d’être un morceau de viande qui serait réduit en morceaux entre les dents d’une hyène lui avait traversé l’esprit. Elle n’avait pas réellement retenu le mépris et le dégout qui l’avait alors prise et n’aurait pas, par la suite, pu tourner de nouveau son regard vers lui, quand bien même on l’aurait menacé de la fouetter une nouvelle fois. Elle avait le souhait de quitter l’endroit le plus rapidement possible et heureusement l’entretien ne s’éternisa pas. Elle avait dut mal à chasser d’elle cette impression d’être un quartier de viande devant une hyène.

Regagnant sa tente, elle n’avait pas jeté de coup d’œil à ses objets qui s’entassait dans sa demeure sans y avoir préalablement été invité. Si elle en avait eut la force, elle aurait voulut jeter cet amoncellement d’objet qui lui serrait inutile et sur lequel elle ne poserait jamais les yeux, seulement chargés du mépris qu’elle devait à celui qui les avait offerts. Elle lança un regard désolé à Hadjaï, à l’idée qu’il aille eut à subir cet assaut à sa demeure. Les oiseaux trop bavards l’énervaient et il s’en serait fallut de peu pour qu’elle se lève aller leur tordre le cou pour avoir droit à un peu de silence. Hors il était idiot de rejeter sur la faute de vulgaires oiseaux ce qu’elle avait sur le cœur. Aucun n’avaient surement demandé à être privé de leur liberté pour venir briller de leur couleur et babiller pour une princesse. Qui plus est, elle ne se sentait pas véritablement la force de se lever ce qui la retint plus qu’autre chose à ce moment là.

Suivant le geste d’Hadjaï, elle leva la tête vers lui pour rencontrer son regard pleins de sollicitudes et qui venait momentanément mettre un baume sur son cœur, sans pourtant lui faire oublier la réalité. Elle aurait voulut lui rappeler de ne pas attendre pour soigner ses blessures, mais avait déjà le sentiment de l’inutilité de le faire et c’était contenté d’une moue d’incertitude discrète quant à savoir si c’était bien sage de sa part. Elle répondit à son sourire, un peu faiblement, n’étant pas convaincue d’abord que le jeu servirait à quoi que ce soit, mais visiblement touché de son geste. Sa main vint chercher le bras qui était venu relevé son menton, pour venir chercher sa main dans la sienne. Elle était habituée de retenir les mots, les insultes particulièrement, et si au fond elle ne pouvait pas s’empêcher de vouloir cracher les mots qu’elle avait sur le cœur, elle se voyait mal faire cela aujourd’hui.

Hadjaï insista malgré sa réserve, commençant lui même le jeu qui finit par arracher un sourire plus convainquant à la princesse. C’était aussi enfantin que de faire des «bouh» et que d’arroser l’autre, mais quelque chose d’enfant, faisait parfois plus de bien que des propos adultes de gens responsables. Elle hésita un peu et grimaça, l’air cependant plus rieur que l’instant d’avant, en laissant tombé, presque malgré elle:


- Repoussant…

Elle marqua une hésitation encore à continuer, mais les mots lui brûlaient maintenant la langue et le premier mot sortit ouvrait la voie aux suivants. Elle commença plutôt lentement, forçant les mots à sortir pour faire plaisir à Hadjaï, mais trouvant finalement à s’y amuser aussi:

- Rascasse… Abject ..Tête vide?! Rapace.. Ulcère, Lardeux, Rognure, Ladre, Triste à mourir d’ennui, Tyran, Roublard, …

Un léger éclat dans ses yeux revint briller et un léger rire s’échappa, mais son visage ne semblait pas vouloir reprendre ses couleurs habituelles pour autant. Elle c’était épuisée plus que de raisons au cours des derniers jours et à force de ne pas s’en soucier, les derniers coups porté sur son mental achevait de puiser dans ses dernières forces. Hadjaï l’aidait à mieux respirer dans cette atmosphère trop lourde par sa seule présence et elle aurait voulut pouvoir le lui témoigner avec plus d’énergie. Il n’était pas en état de s’occuper d’elle, mais elle ne s’avouait pas qu’elle ne l’était pas plus en cet instant.

D’autres mots s’imposaient dans son esprit, effaçant brièvement la menace de Ratul, pour laisser plus de place à son Kuam dans son esprit.


- Honorable, Adorable, Drôle, Juste, Attentif, Attentionné, Inéluctablement trop modeste mais je m’y résigne, Digne…

Elle lui sourit, mutine, sachant que jusqu’à présent il n’était pas fervent de recevoir de compliments, mais il ne l’empêcherait pas de le harceler en se sens. Il faudrait bien qu'il se fasse une raison un jour qu'il n'était pas une mauvaise personne.
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Hadjaï-Akhil Manohar
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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Jan - 1:03

La princesse s’était montrée froide, distante, ne montrant aucun intérêt au guerrier venu de loin. Son père lisait sur ses traits tendus qu’il fallait qu’elle fournisse un considérable effort pour ne pas être impolie et lui-même dû se forcer à rester calme pour ne pas avoir à élever la voix devant leur invité. Qu’est-ce qui l’énervait le plus? Son attitude à la limite de l’outrage ou son inaptitude à se rendre compte qu’il faisait tout ça dans son intérêt? S’il l’avait voulu, il aurait pu la marier au premier homme digne d’elle venu, et il ne lui aurait pas permis de choisir parmi une série d’hommes. Il aurait pu aussi faire exiler le pêcheur ou le faire sacrifier. Le peuple l’aurait appuyé, la peur de la Dévoreuse n’avait pas quitté les cœurs. Elle ne frappait pas toujours le jour venu d’un sacrifice manqué, elle arrivait au moment où on l’attendait le moins. Le chef avait d’ores et déjà annoncé qu’on sacrifierait des agneaux à la nouvelle lune et qu’on déverserait leur sang dans la mer. Il s’en était fallu de peu qu’il ne demande à ce que ce soit le sang du pêcheur qui s’y écoule.

Lorsque sa fille quitta la tente accompagné par sa femme, le chef s’excusa auprès de Ratul, prétextant que la princesse était souffrante depuis quelques jours, ce qui la rendait irritable. Le guerrier ne s’en était pas formalisé, ne voulant rien dire qui briserait ses chances d’être le grand favori de cette course au mariage. Il avait complimenté sa beauté, comparant celle-ci à celle de sa mère et avait réussit à faire oublier au chef qu’elle ne s’était pas conduite comme une femme à marier. Peu à peu, le sujet avait dévié sur des choses concernant plus la vie au village ainsi que sur les alliances politiques. Amidrasutran ne reviendrait pas sur la bonne entente qu’il avait avec tous ses voisins même si les Obalesh avait toujours eu tendance à vouloir plus que ce qui leur était offert.

Ratul l’invita à visiter son peuple et s’il le pouvait, il se serait plu à déambuler jusqu’à Obalesh dont la cité était différente de tous les villages Kuam. Pas de Yourte, toutes les demeures étaient taillés à même la pierre de la montagne. En gravissant le sommet, on pouvait apercevoir Kanaka à l’horizon et la scène était parait-il superbe au coucher du soleil. Il fallait avouer que Ratul avait un certain talent de conteur pour témoigner de la force de son peuple. Amitrasutran appuyait sur la sagesse et la soif de justice du sien. Les deux hommes passèrent le reste de la journée à discuter sous la tente. Les remarques joyeuses du chef qui s’en échappait parfois en murmure témoignait de son amitié naissante vis-à-vis du guerrier.

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Le geste du pêcheur appela celui de Taliane, et il se demanda encore s’il devait laisser sa main dans la sienne. Se bercer d’espoirs stériles ne seraient pas pour leur faire du bien. Ils souffriraient de leurs envies mais il était si dur de résister à cet appel qui faisait trembler les profondeurs abyssales de son cœur. Encore muet, il ne pouvait lui expliquer ce que lui dictait sa raison et ce que lui murmurait son cœur. Il était déjà beaucoup trop attaché à elle pour reculer mais il ne fallait pas qu’il se précipite. L’âme encore fragile de tout ce qu’il avait perdu, il n’était pas encore prêt à s’offrir pleinement alors qu’en fin de semaine, ils seraient séparés et il devrait encore faire face à ce sentiment de perte proportionnel à l’amour porté. Il serra un instant sa main dans la sienne… en ami. C’était tout ce qu’il s’accordait à lui offrir pour le moment. Si des horizons plus blancs se dessinaient devant eux alors peut-être pourrait-il libérer ses véritables sentiments. Le ciel était de mauvais augure pour le moment mais il n’y avait pas chemin définitif, le ciel était comme la mer et il pouvait changer à tout moment.

Le ridicule se lit dans ses yeux alors qu’il trouva stupide de l’avoir lancé sur ce jeu. Il est vrai que hors contexte de leurs jeunes années, Hadjaï-Akhil qui en avait 6 à l’époque et 25 aujourd’hui, le jeu ne paraissait pas drôle. Et le jeune homme eut lui aussi plus de mal à s’immerger dans la recherche de mots. Jouer avec Taliane même si cela était plaisant n’était pas jouet avec ses deux frères aînés qui avait une façon toute particulière de trouver leurs mots. Le petit frère qu’il était les soupçonnait d’en inventer pour le faire perdre mais bien sûr les deux frères se soutenaient en disant que cela était faux et le petit Hadjaï ne pouvait aller demander à sa mère la signification de « bouffeur de fientes de pingouin » sans que sa mère lui demande où il avait entendu ça.

Mais de ce sourire qui naquit sur ses lèvres, il se sentit plus désireux de persévérer et laissa les premiers glisser. Il ne connaissait pas Ratul alors ses injures avaient un petit côté de méchanceté gratuite, lui qui n’était pas habitué à critiquer un membre de son peuple! Seuls les visages pâles avaient le droit à ce traitement de faveur. Hadjaï releva un visage étonné lorsque de sa bouche princière s’écoula le premier mot. Il esquissa un sourire toujours aussi discret, douloureux par les traits brûlés de la peau qu’il tendait mais qui malgré cela, l’encourageait à déverser un peu plus de sa colère sur cet Obal. Finalement il écarquilla un regard d’autant plus surpris qu’elle ne s’arrêtait plus. Son rire léger mit un terme à sa part du jeu, il avait eu d’elle ce qu’il souhaitait: un semblant de gaieté.

Hadjaï jeta un regard sur les deux perroquets qui baragouinaient dans leur coin. Le fait qu’on les ait conduit là ne semblaient pas les déranger le moins du monde. La compagnie l’un de l’autre devait sans doute y être pour quelque chose.

L’homme leva finalement un regard surpris vers Taliane qui repartait dans un déluge de mot. Hadjaï n’en saisit pas tout de suite la portée, jamais encore, lui ou ses frères n’avaient inversé le cours du jeu. Dire des choses positives sur un individu, voilà encore une chose qui lui prouvait à quel point, le mal ne pouvait siéger en son être. Mais il ne mettait pas de vérité sur ce qu’elle lui disait. Aussi agréable qu’elle pouvait être avec lui, elle ne lui enlèverait pas l’idée qu’il était quelqu’un de profondément triste et ennuyeux. Si elle ne le voyait pas aujourd’hui, elle le verrait demain. Faisant inutilement mine de ne pas avoir remarqué que ces mots étaient pour lui, il attrapa l’onguent dans sa main et en versa quelques gouttes grasses dans le creux de sa main. En passant doucement sur ces blessures pour les apaiser. Ne pouvant atteindre les blessures de son dos, il ne demanda pourtant pas son aide à Taliane, ne voulant pas imposer un nouveau dangereux contact de ses doigts sur sa peau.
La peau grasse mais nourrie, il se coucha sur la paillasse. Se posant sur l’extrémité de celle-ci pour inviter silencieusement Taliane à venir s’y reposer. Elle avait l’air si fatigué et il devait en être en parti responsable vu l’attention que son état avait demandé jusqu’à présent.

Trois jours supplémentaires s’écoulèrent sous la yourte. Hadjaï se remettait peu à peu. Sa peau se réhydratait à vue d’œil et de ses plaies à vif, la chair avait commencé à désenflée. Il ne souffrait plus de la soif ni de la faim et en ce matin qui venait à peine d’éclairer la tente. Il se tenait debout, cependant appuyé sur un meuble car marcher n’était pas encore sans souffrance. Mais allant boire un peu d’eau, il constata dans son reflet à quel point il était sale. Le temps était bien choisi pour s’éclipser avant que tout le monde ne se réveille afin de profiter de la source. Mais son absence au réveil de la princesse l’inquiéterait sans doute. Il se pencha au-dessus de la paillasse pour la réveiller.


_ Taliane, j’ai besoin de prendre l’air et de nettoyer toute cette crasse que j’accumule. Cependant, je ne pense être en mesure d’atteindre la source si je ne peux m’appuyer sur toi et je m’en excuse.

Il déplorait le fait d’avoir besoin de Taliane comme béquille mais cet onguent qu’elle lui avait apporté était miraculeuse, il lui aurait fallut au moins le double de jour pour arriver à cet état de rétablissement.
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Taliane Khëvadaih
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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Jan - 21:50

Taliane le laissa se détourner sans dire un mot, retenant un soupir entre le désespoir et l’amusement, de traverser ses lèvres, l’observant alors qu’il mettait l’onguent. Elle attrapa elle même le flacon lorsqu’il le déposa et lui intima, de la même manière que sa mère lorsqu’elle était petite et qu’elle devait l’obliger à manger son repas lorsqu’elle ne le voulait pas, de se tourner pour qu’elle puisse atteindre la partie de son dos que lui n’arrivait pas à atteindre. Elle laissa la substance crémeuse imbiber la peau, sans s’Attarder trop longuement à le toucher, pour qu’il puisse ensuite dormir en paix. Évidemment que chaque fois qu’elle le touchait, peu importe si elle s’efforçait que cela ne parut pas trop, elle avait envie de briser les barrières qui empêchaient l’intimité des corps. Elle aurait voulut tenir sa main dans la sienne sans lire de regret et se blottir contre lui sans craindre l’arrivée impromptue de villageoises, mais ce n’était pas une raison pour l’en priver totalement. Elle en avait besoin.

Elle ne se fit pas prier pour se coucher un peu, prenant place à l’autre extrémité de la paillasse, il lui semblait avoir si peu d’énergie qu’elle pourrait dormir des jours durants. Elle eut cependant encore beaucoup de mal à trouver le sommeil et se n’en serait pas un des plus réparateur qu’elle avait connu.

******

Les nouvelles que lui apportait sa mère n’était pas pour lui donner le sourire, ni pour lui faire retrouver ses couleurs. Elle avait fait ce qu’elle avait pu pour ne pas outrager son père, mais n’y était vraisemblablement pas parvenu. Il avait passé beaucoup de temps à discuter avec le guerrier et sa mère mentionna l’amitié naissante, faisant de nouveau pâlir brusquement comme elle n’aimait pas la voir ainsi. Ses yeux se voilaient légèrement par moment, mais elle réussissait à dormir plus longtemps et s’efforçait de sourire, gardant une certaine apparence d’énergie, malgré qu’elle eut du mal à faire durer l’illusion que tout allait bien. Elle préférait ne pas parler ou penser à l’avenir, bien qu’il était difficile de faire autrement, surtout lorsque la nuit apportait les rêves de ce qui pourraient êtres et ce qui ne serait jamais, sans savoir ce qui serait un jour la réalité.

Abhisarika, dans les moments de solitude qu’elle avait en compagnie de son mari, essayait avec patience et discrétion de poser quelques doutes sur le guerrier d’Obalesh. Elle ne doutait pas que son mari attendrait, comme cela avait été son idée première, l’arriver des autres guerriers et qu’il ne favoriserait pas le premier venu. Elle aurait voulut que la fille et le père arrive à se parler, mais les deux avaient un tempérament qui tendait à empirer les choses chaque fois qu’ils se croisaient. Elle avait parlé de sa réserve, laissant entendre par question, qu’ils ignoraient encore ce que le cœur du guerrier Kuam attendait de se mariage. Il ne connaissait pas leur fille et si la mère de Taliane, lorsqu’elle avait été destinée à épouser le futur chef de Tillotama, avait du apprendre à l’aimer pour que le sentiment est la force qu’il avait aujourd’hui, elle savait que sa fille n’avait pas le même tempérament qu’elle-même et que le cœur du guerrier Ratul ne ressemblait pas à celui d’Amitrasudan.

Taliane s’éveilla au son de la voix d’Hadjaï, son cœur se réchauffant naturellement de le savoir encore près d’elle, alors que l’instant d’après il se glaçait à l’idée qu’il pourrait partir bientôt. Elle mit quelques secondes à se rappeler de la réalité, le visage ensommeillé, mais un sourire vint éclairer son visage à la demande que lui fit Hadjaï. Elle était loin de se formaliser de ses excuses, trop heureuse de le voir guérir peu à peu, elle oublierait bien ses propres faiblesses pour l’aider à se rendre jusqu’à la source. Elle se leva un peu trop rapidement et sentit un étourdissement la prendre, mais fit mine de rien, prenant simplement un peu plus de temps à attirer les muscles de son corps pour reprendre ses esprits sans le laisser paraître.

Les deux perroquets se mirent à bavarder entre eux dès la princesse lever, comme s’ils avaient attendu que la maisonnée soit éveillée avant de se mettre à babiller, ce qu’il ferait pour le restant de la journée. Taliane avait rangé au fond d’une malle tous les objets qu’elle mourrait d’envie de réduire en morceaux pour ne pas les avoir à vue d’œil durant tout le jour. Il ne restait plus que les deux perroquets qu’elle avait pensé faire cuire un jour, jusqu’à ce que son oreille entende l’un d’entre eux prononcer «Rat d’égout». Les deux oiseaux avaient alors attiré son capital de sympathie et elle songeait à finalement leur laisser la vie sauve depuis, mais ils n’étaient pas encore à l’abri de la menace qui planait sur eux.


- On pourrait emmener ses deux oiseaux de malheur et leur faire faire une baignade.

Sa voix sous-entendait quel triste sort y subiraient les deux perroquets s’ils les accompagnaient et ils s’en donnèrent à cœur joie pour se mettre à répéter inlassablement le mot que les humains, dans leur nouvelle yourte, leur avait apprit. Étrangement, se mot à la signification inconnu, avait le don de calmer l’humaine et ils ne lésinaient pas à l’utiliser pour faire disparaître son regard de fauve lorsqu’il se posait sur eux.

Taliane se détourna des oiseaux lorsqu’ils entamèrent leur chanson du «Radégou», retenant son rire de traverser ses lèvres. Elle se leva et attrapa la cruche vide, pour aller la remplir d’eau alors que Hadjaï se laverait à la source. Elle s’offrit (….) sans se plaindre comme béquille pour son Kuam, trop heureuse de voir à chaque instant son état s’améliorer pour se plaindre de cela ou lui donner l’occasion de s’en vouloir plus longuement. Elle n’entendrait pas qu’elle était fatiguée et ils partirent vers la source sans se presser, alors que la lumière du jour avait encore la douceur de la nuit. Les gens dormaient encore, évitant qu’ils ne croisent des regards curieux, méprisants, choqués et tout ce que la situation pouvait impliquer. Taliane n’accordait pas d’importance outre mesure à ces regards, mais comprenait Hadjaï de ne pas avoir envie d’y être confronté et tant qu’à devoir les subir et se mettre encore à bouillir silencieusement de colère, il valait peut-être mieux aussi pour elle qu’ils n’en croisa pas trop. Il n’y avait que deux personnes au village qu’elle n’avait réellement pas envie de croiser en allant à la source ce matin là, mais elle ne pouvait s’enfermer éternellement dans une tente pour ne pas devoir rappeler l’existence de ce que l’avenir proche lui réservait comme épreuve.

Ils arrivèrent finalement à la source où l’eau coulait doucement, le clapotis des mouvements de l’eau amplifié par le silence du matin. Taliane n’avait pas le besoin de s’immerger dans l’eau, là où un bassin d’eau se formait pour se laver. Il y avait plusieurs jours qu’elle évitait un trop grand contact de l’eau sur sa peau, se lavant lorsqu’elle venait à la source, sans entrer dans le bassin, craignant que l’élément qui amplifiait son pouvoir, ne lui cause trop de tourment. Elle se tourna vers Hadjaï qui c’était appuyé sur elle le long du chemin, lui disant:


-Si tu veux me donner tes (ton?) vêtements pendant que tu te laves, je vais me charger de les nettoyer. Tu as besoin d’aide pour entrer dans l’eau?

Si elle avait quelques réticences à devoir entrer dans l’eau pour l’aider, elles étaient invisibles, même à un œil attentif. Elle n’aurait pas faite la difficile à se tremper les pieds pour aider son Kuam et sa dévotion aurait fait oublié cette idée qu’elle n’était pas femme à marier, si elle avait adresser une infime partie de l’attention qu’elle donnait à Hadjaï à ceux qui avait le droit de prétendre à sa main. Elle calquait inconsciemment les gestes que, petite, elle avait vu sa mère faire pour son père. De son point de vue, elle ne le voyait pas réellement ainsi encore. Elle aimait Hadjaï, mais croyait faire chacun de ses gestes, parce qu’il avait besoin d’aide, avant que cela ne soit pour un sentiment plus fort qui lui liait le cœur. Qu’elle le croit destinée à lui appartenir depuis le début et le fait de, non plus seulement de s’être entiché, mais de tomber amoureuse n’était pas la même chose. Ne pouvant obtenir un instant pour reculer et prendre conscience de la situation dans son ensemble, pressée de toute part, elle ne voyait pas la pleine portée de ses gestes.

Elle ne s’arrêterait pas à cela ce matin là. Elle prit le morceau de tissu qui avait aussi grand besoin d’être nettoyé, bien qu’il aille eut droit à un lavage deux jours avant, à forcer d’être collé au cuisse de son porteur (sale veinard!). Alors qu’Hadjaï s’efforçait de faire disparaître la saleté qui s’accumulait sur son corps, Taliane faisait de même avec le vêtement, le frottant du mieux qu’elle le pouvait.
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Hadjaï-Akhil Manohar
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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Jan - 22:36

Le jeune homme qui n’avait plus été exposé à la lumière du jour depuis cinq longs jours ne fût pas attaqué par les rayons du soleil encore trop faible pour lui faire mal aux yeux. Il respira à plein poumons l’air de dehors, dès que la voilure de la yourte se souleva. C’était si merveilleux de pouvoir enfin marcher à l’extérieur, de retrouver devant ses yeux, cachés derrière les yourtes, ces milliers d’arbres à la feuille épaisse et à la verdure ruisselante de la rosée. Le chantonnement naissant des oiseaux de la jungle changeait du piaillement mutin des deux perroquets sous la yourte qui agaçaient la princesse. Elle semblait disposé à leur régler leur compte alors qu’il aurait suffit de leur rendre leur liberté. Il n’avait déjà que trop attendu pour pouvoir profiter à nouveau de ces paysages familiers même si pour cela, son impatience avait peut-être un peu précipité sa sortie, ne marchant pas encore très bien. Il s’était accroché à l’espoir que cette sortie faciliterait son rétablissement en venant faire circuler à plein régime le sang dans ses veines.

Appuyé sur Taliane, sur laquelle il essayait d’exercer le moins de poids possible, la sachant elle-aussi fatiguée devant les angoisses qui la tiraillaient, ils marchèrent d’un pas simple vers la source, tout à côté. Il est vrai que l’homme aurait voulu se baigner dans une des sources à lui. Pas qu’elles soient différentes mais elles avaient le mérite d’être bien plus loin du village que celle dans laquelle il semblait se diriger. Mais le pêcheur n’était pas sûr de vouloir s’imposer quelques minutes de marche même pour se tenir éloigner des villageois. Il aurait préféré attendre que ses blessures se résorbent encore un peu pour les croiser. Il n’était pas comme Taliane, fier des cicatrices que l’on porte.

La source était calme, entourée d’une végétation presqu’intacte, simplement défrichée là ou les Kuams passaient toujours. Hadjaï dégagea son bras de l’épaule de la princesse dès qu’il le pu, cherchant à venir chercher appui contre un tronc d’arbre. Elle devait avoir suffisamment mal au dos pour avoir l’envie de le soutenir encore quoiqu’il ne doutait pas qu’avec tout ce qu’elle avait déjà fait, elle l’aurait soutenu toute la journée s’il l’avait fallu.
Le fait qu’elle lui demanda de laver ses vêtements le gêna. C’était encore une chose qu’elle ferait pour lui et personne ne s’était occupé de lui préparer à manger, de lui laver son linge en presque 15 ans de vie dans ce nouveau village. Cela le gênait d’autant plus qu’il avait l’impression de l’emprisonner dans une sorte de cage où elle serait la servante de ses moindres désirs. Il ne pouvait en demander tant à une femme qu’il s’évertuait à garder de toutes les façons possibles en simple amie. Même si des nuits entières, il avait regardé ce corps allongé à ses côtes et qu’il avait eu l’envie de caresser, profitant de son sommeil pour ne pas qu’elle s’attache à ses gestes. Mais il n’avait pas été audacieux et avait préféré ne pas jouer avec le feu de peur de lui-même s‘enflammer. Avec incertitude, il lui avait donné ses vêtements avant de se laisser glisser dans l’eau fraîche. Son habitude de plonger dans les profondeurs où les eaux étaient glaciales n’avait pas totalement disparu mais il lui faudrait un temps de réadaptation au vu du froid qu’il ressentit sur sa peau.

Ce qu’il y’avait de positif, c’est qu’il lui était désormais inutile de poser les pieds au sol pour se garder debout ou se déplacer. L’eau assurait de le porter sans qu’il n’en souffre. Ce qui n’aurait pas été le cas, s’il s’était plongé dans l’eau salée. Il n’osait pas imaginer quel serait sa réaction. Les plaies viendraient à être rongées par le sel, retardant encore leur guérison. Autant dire qu’il faudra qu’il soit sûr de lui pour retourner à son travail et pêcher en mer. Pour l’instant, mieux valait s’en tenir aux lacs de l’archipel où le poisson ne manquait pas non plus. Une occasion de nager avec les sirènes.

Pendant quelques minutes, Hadjaï s’immergea au fond de l’eau. Là, où il pouvait le mieux entendre le battement de son cœur et les bruits alentours. A travers les ondulations de l’eau, il voyait Taliane s’activer au bord de l’eau pour faire disparaître la crasse de ses vêtements tout comme il frottait sa peau depuis de longues minutes. Il remonta à la surface, enhardit par le plaisir de pouvoir retrouver son élément de prédilection. Après quelques brasses, il rejoint le bord de l’eau, déjà fatigué et déposa sa tête contre la berge pour respirer calmement l’odeur des orchidées sauvages qui poussaient non loin de l’eau. Hadjaï ferma les yeux, étendant les bras de part et d’autres de son corps pour effleurer la surface de l’eau du bout des doigts. Il ne lui restait plus beaucoup de temps pour se remettre sur pieds et aller interférer dans cette histoire de mariage comme il l’avait prévu sur sa paillasse, pendant les heures où il ne pouvait rien faire d’autre que réfléchir.

Il songeait que cet instant de tranquillité et de paix pourraient durer mais déjà les premiers rayons émergeait à travers les nuages qui annonçaient une journée couverte et plus humide que de coutume, et avec les rayons, les premiers habitants qui faisaient vivre le camp avec les premiers bruits de la vie… Une paillasse qu’on secoue, un chat qui miaule, des ustensiles qui s’entrechoquent, etc… Il ne rentrerait pas avec elle.
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Taliane Khëvadaih
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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Jan - 5:41

Taliane ne pouvait que se réjouir de voir que sortir à peine quelques instants semblaient déjà aider son Kuam à se sentir mieux. C’était plus psychologique que physique, mais les Kuam n’était pas un peuple habitué à rester enfermé bien longtemps et ils s’en trouvaient rapidement étouffé. Le grand air l’aidait et surement que s’il c’était trouvé loin du village, près de la mer, il aurait voulut sortir plus tôt, pour ne plus être enfermé. Alors qu’ils marchaient, elle ne donnait pas la permission à son corps de se plier sous le poids que mettait Hadjaï, sentant tout de même l’effort qu’il mettait à ne pas abuser de son aide. Elle n’avait pas le désir qu’une courbure de son corps fragilisé lui donne l’impression qu’il puisse être un fardeau pour elle. Il avait déjà surement trop conscience de son état de fatigue pour l’instant et elle ne voulait pas en ajouter, songeant qu’il s’en sentirait surement coupable alors que sa seule présence l’aidait à tenir. Elle s’épuisait un peu plus chaque jour, mais cela lui tenait l’esprit occupée et elle préférait cela plutôt que d’avoir la sagesse de se reposer comme elle l’aurait dut et d’être assaillit de songes dont elle ne désirait pas voir s’imposer dans son esprit plus qu’ils ne le faisaient déjà.

Près de l’eau, alors qu’il c’était empressé de prendre appui sur un arbre, elle avait noté sa réserve à ce qu’elle se charge elle-même de laver ses vêtements et elle n’en était pas réellement surprise. Elle ne lui avait pas laissé le choix d’accepter ou de refuser son aide et s’il avait refusé, elle aurait bien été capable de venir les lui arracher pour le forcer (XD). Dans la solitude qu’il c’était imposé depuis bon nombre d’année, il était peut-être habitué à s’occuper de lui-même, mais au village l’entre-aide était l’un des principes les plus importants pour qu’ils en viennent à pouvoir survivre. Dans ce monde les femmes se chargeaient de laver les vêtements de la famille et on ne faisait pas un débat sur le sujet. Taliane ne ressentait pas le poids d’un système patriarcal lorsqu’elle lui demandait de lui laisser cette tâche. C’était moins pire que d’être sacrifié à l’océan pour calmer la dévoreuse. Elle le laissa s’éloigner un peu pour s’occuper à sa tâche, ne s’inquiétant pas outre mesure de le voir disparaître sous la surface si longtemps puisque le pouvoir du pêcheur n’était pas réellement un secret. Il n’empêchait pas cependant, que bien qu’elle garda son attention sur sa lessive, elle avait du mal à supporter de le voir disparaître à son regard ne serait-ce que quelques instants, après avoir passer autant de temps en sa présence. Elle en prenait brusquement conscience alors qu’il venait de faire un nouveau pas vers la guérison, qu’il pourrait bientôt partir et que, peut-être, avec cette décision précipitée de son père, il s’agissait peut-être des derniers instants où elle pourrait permettre à son cœur, sans réserve, de l’aimer. Les journées avaient été longues et difficiles et elle avait pourtant l’impression qu’elles lui avaient filé entre les doigts.

Elle avait frotté le vêtement plus que nécessaire pour en enlever la saleté, demeurée dans ses songes un bon moment, elle n’avait plus fait très attention à ses gestes. Elle se redressa un peu troublée et alla étendre sur une pierre qui se réchauffait déjà au soleil le morceau de vêtement. Bientôt il serait temps de retourner à la yourte et si les villageois commençaient à s’éveiller, elle n’avait pas idée que Hadjaï ne voudrait pas la suivre, mais la princesse avait l’esprit ailleurs. Elle s’approcha de son Kuam portant son regard sur son visage que l’air frais et la baignade semblait avoir apaisé. Elle vint s’asseoir sur la berge, à côté de lui et hésita un moment, sans doute perturbé par l’idée qu’elle ne voulait pas donner plus de raison à son père d’être en colère, en bonne fille qu’elle était. Il n’était pourtant pas question de désobéissance, mais elle craignait à ne rien faire, d’un jour regretter d’être demeurer dans l’attente au lieu d’agir, comme elle l’avait fait dans les derniers jours. Elle le tira de ses songes en laissant son nom franchir doucement d’entre ses lèvres.


-Hadjaï?

Elle se rappelait devoir puiser dans la sincérité de son cœur, ne sachant pas comment formuler ce qu’elle avait à dire pour être comprise comme il se doit. Elle avait bien essayer de le lui faire entendre à quelques reprises, mais peut-être n’était-ce pas assez clair. Elle n’aimait pas à le brusquer, comme lorsqu’elle était venue ce soir là, le rejoindre sur la plage, mais elle ne savait pas comment faire autrement. Lorsqu’elle eut sont attention, elle put plonger ses yeux dans les siens et les paroles s’échappèrent de sa bouche d’eux-mêmes.

-J’ai envie de toi.

C’était peut-être un peu trop sincère et elle aurait peut-être dut diluer la nouvelle dans un flot de paroles inutiles pour lui faire voir ce qu’elle voyait, mais elle n’en voyait pas réellement l’intérêt. Il aurait peut-être été moins brusqué si tel avait été le cas, mais il aurait été aveugle s’il n’avait pas déjà su ce qu’elle venait de lui dire. Elle ne craignait pas vraiment sa réponse, quoi qu’elle ne sut pas vraiment ce qui en était pour lui. S’il avait le désir de la repousser à nouveau il le ferait sans qu’elle ne s’en sente gênée par la suite où qu’elle éprouve du regret. Elle savait que pouvait exister un avenir avec lui, quand à ce que cette certitude soit absolue c’était une autre chose. Dans deux jours ceux que son père avait fait appelé devait arrivé et elle ignorait comment elle arriverait à tenir et l’idée que ce soit les derniers réels instants auprès de lui, bien qu’elle ne pouvait démordre qu’il en serait autrement, l’effrayait au plus au point.

Elle lui en demandait peut-être trop encore. De l’aimer alors qu’ils étaient tout les deux épuisés? Cela lui importait peu, voulant seulement entrer en contact avec chaque parcelle de sa peau, toucher ses lèvres des siennes ou simplement l’effleurer pour ne pas que les blessures sur son corps en souffre. Elle avait plus au cœur le désir qu’ils se donnent le droit de s’aimer, si personne d’autre ne voulait le leur donner, que celui de quelques ébats charnels qui assouviraient ceux qui ont le diable au corps. Elle voulait seulement briser la distance invisible qui les séparaient et ne voulait pas regretter de ne pas l’avoir fait alors qu’il leur en restait le temps. Ensuite elle ne pourrait plus y réfléchir. Pas avant que la décision de son père quant à celui à qui elle devrait appartenir ne tomberait.
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Hadjaï-Akhil Manohar
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Hadjaï-Akhil Manohar


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MessageSujet: Re: La cérémonie des Trois Lunes   La cérémonie des Trois Lunes - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Jan - 23:32

Pourrait-il espérer que tout redevienne comme avant au vu de ce qui s’était passé ces derniers jours? Maintenant que son corps guérissait et que sa dignité reprenait peu à peu une forme acceptable, serait-il capable d’effacer sur son visage ce qui s’était passé? Serait-il capable d’oublier tous les efforts qu’elle avait fourni pour lui? Voulait-il vraiment se mettre entre le chef du village et Taliane au risque de subir encore une torture? Pouvait-il encore le faire? Pouvait-il partir et l’oublier, la laisser seule affronter son mariage? La plage et son coucher de soleil aurait-il la même valeur à ses yeux? Pourrait-il redevenir le même? Et surtout parmi toutes ses questions qui s’imposaient à lui sans qu’il n’ait encore vraiment chercher à en trouver les réponses, l’aimait-il? L’homme était ainsi fait qu’il connaissait l’amour avant même de l’avoir vécu mais qu’il lui fallait le comprendre et l’apprendre. Il ne voulait pas qu’elle souffre d’un choix qui les conduirait sur une pente difficile. Il n’était même pas sûr d’avoir les épaules assez larges pour lui apporter ce qu’elle attendait d’une histoire d’amour. Il avait vécu trop longtemps seul, il ne savait plus comment prendre en compte les désirs de l’autre. Dans son monde à lui, c’était lui le chef, dans son monde à lui, il n’y avait pas de princesse. Mais dans celui où il se trouvait aujourd’hui, il y’avait tout cela et bien plus. Un monde complexe qu’il ne comprenait pas dans son intégralité avait à son tour choisi de le casser en milles morceaux pour le lier à un pilier. Du sommet de la pyramide, il se retrouvait enfouit dans le sable, regardant d’en bas, le puissant dirigeant du clan pointer un doigt querelleur sur lui. L’instant d’après, Hadjaï avait la tête dans le sable et s’étouffait. Il s’asphyxiait comme un nouveau-né qui n’a pas la force de se remettre sur le dos. Il n’avait jamais été dans ses habitudes de s’occuper des problèmes des autres… mais pour Taliane, une petite voix émanant de son cœur lui chantait qu’il le ferait.

Mais ce temps proche, n’était pas encore venu et devait-il lui expliquer qu’il rentrerait sur sa plage et ne reviendrait pas au village. Devait-il lui dire qu’il irait voir son père dès que ses pieds le porteraient pour se clamer prétendant comme la loi Kuam l’y autorisait. Il ne doutait pas que geste soit très mal accueillit par son père mais il avait la loi de son côté et Taliane par-dessus tout. La princesse le choisirait et l’étape suivante serait de convaincre le chef d’honorer cette union par son accord sans qu’Hadjaï n’ait à défier les autres prétendants. De tout cela, la jeune femme n’en savait pas grand-chose mais il ne voulait pas qu’elle soit accusé d’avoir participer à sa décision. Ce qu’il faisait, il le faisait de son propre chef et personne n’aurait à être blâmer pour sa décision. Il ne voudrait pas voir de nouvelles entailles sur le dos de la jolie kuam.

Son nom le tira du songe que l’eau soulevant son corps et le berçant avait fait naître, il ouvrit les yeux et se redressa pour venir la regarder. Qu’y avait-il derrière cette tendre prononciation de son nom? Elle semblait vouloir lui dire quelque chose qu’elle retenait depuis plusieurs jours ou qu‘elle croyait ne pas arriver à faire entendre. Mais le Kuam l’avait entendu! Depuis le début, il savait, il le sentait mais il ne pouvait pas lui donner satisfaction. Il ne pouvait la faire souffrir d’un amour maudit et sans lendemain. Pourtant lorsqu’elle laissa cette phrase charnelle franchir ses lèvres douces, il ne put retenir la réponse de son esprit.


_ *Moi aussi*

Si seulement, une de ses visions lui avaient montré qu’ils étaient fait pour vivre ensemble, peut-être aurait-il voulu tenter le coup, peut-être y aurait-il cru! De leur amour, il ne lui manquait que la force d’y croire. Mais il ne pouvait s’attacher à quelque chose qu’il pourrait perdre à tout moment. Il avait déjà perdu tant de choses, c’était trop effrayant de passer à une étape supplémentaire. Pourtant, il la regardait et ce n’est pas sans désir, que ses yeux glissaient sur son corps, la dénudant dans un regard tristement langoureux. C’était peut-être la dernière fois qu’il aurait l’occasion de la toucher, de la regarder, de la sentir. C’était profondément frustrant et rageant de devoir renoncer à ce que tous deux désiraient juste parce qu’il voulait la protéger. Que dirait son père lorsque le jour du mariage, la sorcière du village viendrait à vérifier que la fleur de son corps était intacte et sa valeur avec? Pour quelques heures de plaisir, quel serait encore le prix à payer?

Mais il avait une dette. Une dette peu importante pour elle mais qu’il trouvait essentiel de rembourser à sa façon. Elle n'exigeait rien de lui, si ce n’est son amour. Il s’extirpa de l’eau jusqu’à elle, glissant une main douce le long de sa joue puis glissant jusqu’à son cou. Il s’arrêta, jetant un regard doux mais inquiet dans ses iris chocolat
.

_ Tu sais le danger que cela représenterait pour nous deux?

Il se doutait qu’elle n’était pas sans savoir que cela ne pourrait rester secret et qu’il y’aurait des conséquences dans un avenir plus ou moins proche mais elle semblait si prête à tout affronter pour quelques instants avec lui que sa main continua de descendre, caressant furtivement son sein pour passer derrière son dos et la porter jusqu’à sa bouche. Lèvres contre lèvres, langue contre langue, Hadjaï payait sa dette qui n’en était pas vraiment une. Ce n’ était pas comme s’il se forçait à lui faire l’amour, il en avait envie tout autant qu’elle et le fait qu’il ne pourrait peut-être le faire qu’une fois, le grisait au plus au point. La fougue au creux du ventre, elle serait sienne jusqu’à midi.
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