Pirate's Land
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 La place de la Flore Etoilé

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Sotej Mrigesh

Sotej Mrigesh


Messages : 8
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MessageSujet: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeVen 15 Jan - 2:48

Les Kanak étaient revenus victorieux en cette belle matinée. Depuis quelques temps les dirigeants du peuple d’Obalesh se montrait hostile vis-à-vis d’eux sans qu’ils en connaissent la raison. Les Obal, avec qui ils faisaient commerce depuis des années, avaient simplement refusé de leur vendre des vivres et leurs guerriers s’étaient rendus sur les seuls plateaux de culture pour les détruire les obligeant à puiser dans les réserves des greniers. Peu après, dans les bazars du village, la nourriture avait vu son prix faire un bond fulgurant et beaucoup ne pouvait plus se permettre d’acheter, plongeant des familles entières dans la misère. La terre de Kanaka était une terre volcanique mais cependant plus composé de poussière que de terre et les plantes nourricières avaient du mal à y pousser. Les échanges avec les villages voisins étaient la seule manière pour les Kanak de survivre et il semblait que les Obal étaient aller plus loin en coupant les routes commerciales. Le peuple ennemi attendait que les Kanak plient et se rangent sous leur pouvoir, abandonnant leurs terres et la richesse minière dont elle pullulait mais il fallait plus que ça pour intimider le peuple guerrier. Voulant préserver les bonnes relations, Les Kanak n’avaient dans un premier temps pas riposter, persuadé qu’ils pourraient trouver un terrain d’accord mais il s’était avéré qu’aucune entente n’était possible, les Obal avaient vraiment les yeux plus gros que le ventre. Un messager envoyé à Obalesh leur était revenu la tête tranchée dans un coffre. Kailash, chef de Kanaka avait alors passé les barrières ennemis et contacté les villages alentours qui subissaient eux-aussi le joug brutal d’Obalesh et une puissante armée s’étaient formé en peu de temps. Les guerriers s’étaient abattue trois jours auparavant contre celle de leurs ennemis. Devant la symbiose des Kanak et de leurs alliés, les Obal avaient pliés au bout de quelques jours seulement.

Sotej avait fait parti de cette expédition… Depuis 17 ans, il suivait les cours à l’académie du village pour devenir Naruna, de prestigieux guerriers. Il faisait parti des plus jeunes enfants à rejoindre la caserne, n’ayant que trois ans lorsqu’il débuta les premiers exercices alors que la moyenne d’âge était de 6 ans. Son père était en grande partie responsable de cette faveur puisqu’il y était professeur, voulant partager son expérience avec les jeunes de sa ville. Aujourd’hui, il revenait au pays, la victoire dans le cœur et les charrettes garnies de vivres, récupérés dans les hangars d’Obalesh allait en faire profiter tous le pays. Le peuple perdant n’en resterait certainement pas là mais il leur faudrait du temps pour se remettre de leurs pertes humaines. Sans doute essaieraient-ils à leur tour de rallier quelques peuples par divers moyens sachant que leur comportement avait brisé beaucoup de lien avec leurs alliés. Kailash était encore perplexe quant à la raison de ce soudain changement de politique.

Le père de Sotej ne les avait pas accompagné, il avait décidé de rester avec l’armée arrière pour laisser son fils faire ses preuves seuls aux côtés de ses oncles. Si son fils mourrait, il aurait toujours la fierté de se dire qu’il était mort pour le peuple et il en serait heureux pour lui car il n’y avait pas mort plus honorable que celui qui se sacrifie pour les autres. C’est à bras ouvert que son père accueillit le retour des hommes, voyant le visage de son fils au milieu de la troupe. Les charrettes furent dirigées vers les entrepôts et les greniers et les hommes rejoignirent la caserne.

Sotej passa le reste de la matinée et une grande partie de l’après-midi à dormir, il avait été dans les premières lignes et le combat, s’il avait été rapide, avait été rude aussi. C’était sa première véritable expérience au combat et l’adrénaline qui s’estompait avait fait naître une fatigue à laquelle il trouva rapidement le remède. En fin de soirée, son père vînt dans sa chambre. S’asseyant au bord du lit, il immobilisa sans effort le bras armé qui s’était pointé vers lui à son approche. Le père eut un rire moqueur, tenant le bras de son fils dans son dos, celui-ci ayant la tête ancré contre le matelas.


_ Tu t’es bien battu mon fils. Tes oncles m’ont conté avec quelle assurance tu avais brandit tes armes.

Il lâcha le jeune homme qui s’enquit vite de se remettre droit sur le lit. Esquissant un sourire léger, il hocha la tête pour remercier son père.

_ Cependant, je ne suis pas venu pour cela… Tu fêtes tes 20 ans ce soir et je veux que tu t’amuses. Emmènes Lakshan et Jaimini avec toi et descends à la ville. Tu dormiras chez ta tante cette nuit. Ne t’inquiètes pas pour demain, les hommes ayant participés au combat sont libre jusqu’à la fin de la semaine. Promets-moi juste de t’entraîner quelques heures par jour.

Lorsque son père partit de sa chambre, Sotej se laissa tomber en arrière en levant les yeux au ciel. Son père avait tendance à trop parler parfois. Il lui aurait suffit de lui dire qu’il avait quartier libre jusqu’à la fin de la semaine, cela aurait suffit. Descendre à la ville se serait imposer à lui d’entrée de jeu car il n’y avait pas grand-chose à faire à la caserne lors des temps libre à part jouer aux cartes ou s’entraîner encore. Lakshan et Jaïmini étaient ses deux meilleurs amis, chose étonnante car aucun d’entre eux ne se ressemblaient vraiment. Jaïmini était un timide maladif et Lakshan, une vraie batterie qui ne se déchargeait jamais, un vrai bagarreur aussi qui récoltait énormément d‘ennuis car comme le disait son père, il n‘avait ni la concentration, ni l‘instinct pour porter une bonne attaque. Toujours est-il que dès qu’ils le pouvaient, ils se retrouvaient.

**************************

La nuit commençait à tomber lorsqu’il entama de parcourir le kilomètre qui le séparait du village. Il rejoint ses deux compères au puits. Ne lui laissant à peine le temps d’arriver, Lakshan était déjà sur lui avec un sourire qui en disait long. Une main sur son épaule, sa voix trop forte vînt à lui vriller les tympans lorsqu’il se pencha à son oreille.


_ Heureux de te revoir sain et sauf mon ami… Ce soir, je te promet que ta vingtième année sera mémorable. Je vais t’emmener quelque part où tu verras le trésor le plus enchanteur de Kanaka.

Sotej se dégagea de son emprise, glissant le bout d’un doigt dans une oreille et l’agitant pour faire passer les cris. Son ami lui promettait toujours monts et merveilles, ça en devenait presque barbant. Ne lui laissant pas plus de répit, les trois compagnons marchèrent vers la place de la flore aux étoiles, un lieu où toutes les plantes se chargeaient en journée de la lumière du soleil et la nuit devenaient fluorescentes et capturaient toutes les lumières pour les transformer. Ainsi le rouge devenait bleu, le vert tournait vers l’orange, etc… rien n’était plus pareil.

Sotej en resta le visage neutre. C’était ça le trésor de Kanaka? Il connaissait déjà l’endroit alors il n’en était pas surpris ou même émerveillé! Il y’avait du monde ce soir autour des flammes bleues et il ne se doutait pas que le trésor en question décrit par Lakshan n’était pas le lieu mais une femme.
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Ramya Angarika

Ramya Angarika


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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeSam 16 Jan - 4:05

Les guerriers étaient revenus au matin, traversant le village fièrement, après avoir combattus et remis à leur place ceux d’Obalesh. Les villageois étaient venus accueillir fièrement leur guerrier, faisant oublier par l’enthousiasme des vainqueurs ceux qui dans la bataille avait perdu un être cher. Hommes, femmes et enfants étaient venus à leur rencontre, pour remercier de l’éclat de leur joie, ceux qui avaient qui risqué leur vie pour eux. Parmi les gens rassemblés, les jeunes femmes en quête de se trouver époux, ne manquaient pas de parler entre elles de la valeur des guerriers qui était rapporté.

L’annonce de l’arrivée tend attendu des guerriers était parvenu à la demeure, un peu en retrait des autres yourtes, qu’habitait Ramya et son père. L’enthousiasme se retenait peu d’être discrète ce matin là. Il n’en fallait pas plus pour la jeune danseuse, pour trouver prétexte à partir plus tôt de chez elle et se rendre au village. Ensuite elle trouverait bien à s’occuper pour ne pas avoir a y retourner avant une heure avancée de la nuit. Elle n’avait pas fait un pas vers la sortie que le visage de son père s’interposait entre elle et la porte, visiblement furieux.


- Que vas-tu faire encore?

- Je vais chez Talika. Elle voulait me montrer quelque chose.

Son père éclata d’un rire cynique, qui avait souvent fait frissonner Ramya à une époque, en entendant le nom de l’ancienne amie de Mani.

- Elle n’a rien à t’apprendre, elle n’a jamais su danser.

- Alors c’est moi qui vais lui apprendre!

Elle défia son père du regard autant que du sarcasme dans sa voix, constatant qu’il en fallait encore de peu pour qu’il la frappa. Il ne le ferait et préfèrerait la laisser passer. Elle n’était pas sans ignorer qu’il ne supportait pas l’idée de détruire le visage de sa fille. Il attrapa néanmoins le poignet de Ramya pour tourner la paume vers le haut et inspecta sa main un moment. Ramya retira vivement sa main de la poigne trop forte alors que l’homme essayait encore de contrôler sa colère.

- Que je te prennes à retourner te salir les mains.

Ramya frotta son poignet douloureux avant de porter un coup qu’elle le savait, lui laisserait le temps de filer avant que son père ne trouve à réagir.

- Si j’ai des ecchymoses après cela. Ce sera ta faute.

Sans attendre de voir l’impact que ferait de tel propos sur son père, Ramya le contourna rapidement et sortie enfin de la yourte. Comme d’habitude il aurait tout le jour pour ruminer sa colère. Elle était donc partie vers l’embouchure du village, le cœur déjà plus léger lorsque la tente où elle vivait eut disparue à son regard, si elle était venue à se retourner. Chose, qu’en perspective, elle ne faisait et ne ferait sans aucun doute jamais.

Le temps qu’elle se rende au village, les guerriers étaient déjà allé trouver le repos, mais cela lui importait peu en soit, du fait qu’elle venait plutôt pour se débarrasser de son père que d’espérer trouver quelqu’un parmi ceux qui étaient parti. Elle trouva Talika à l’extérieur qui se préparait à rentrer chez elle chargé des seaux d’eau qu’elle était allé chercher au puit. Ramya s’empressa de lui en prendre un des mains, pour ne pas la laisser ainsi porter seule son fardeau.


- T’abîmes pas les mains.

Ramya poussa un soupir, bien que le commentaire n’éveillait pas la colère que les mêmes mots dans la bouche de son père l’aurait fait. Comme si de porter un seau d’eau sur quelques mètres de distances allaient lui écorcher les mains à vie. Elle prit les devant d’un pas léger pour éviter que Talika puisse reprendre son due avant qu’il ne soit rendu chez elle. En entrant dans la petite habitation qu’habitait, seule, l’ancienne amie de sa mère, elle déposa le seau et demanda à celle qui entrait derrière elle.

-Je peux t’aider à quelques choses?

Il était inutile d’espérer que la femme lui donne à faire quoi que ce soit qui est nécessité qu’elle « torture » son corps, comme si elle avait l’une de ses fragiles sculptures qui trainait un peu partout dans la tente, mais Talika s’efforçait de lui trouver de quoi l’occuper, pour ne pas qu’elle aille à rentrer chez elle, aillant une bonne idée malgré les silences de Ramya sur le sujet, de ce que devait être la vie avec son père. Elle passa une partie de sa journée a enfiler des pierres sur des fils pour en faire des colliers et à écouter la femme bavarder du retour des guerriers et de tout ce qui se passait dans le village. Si Ramya, à vivre plutôt recluse, manquait certaines nouvelles, elle pouvait être assurée que cette femme lui donnerait à savoir tout ce qu’elle pouvait manquer tellement elle était bavarde. Elle ne la quitta que la fin de l’après-midi s’achevant, un bracelet que la femme lui avait offert à son poignet pour caché la peau bleuit. Elle avait accusé son père plus pour lui faire peur que par réelle crainte que sa poigne laisse une réelle marque, mais il fallait croire que la force qu’il avait utilisée était plus importante qu’elle ne l’aurait cru. Au moins il risquerait de ne plus arriver à la regarder en face durant quelques jours et elle serait plus tranquille. Il voudrait se faire pardonner et s’il n’en était pas plus vivable dans ses cas là, elle avait plus de facilité à obtenir ce qu’elle voulait.

**************************************

Elle avait rejoint la Place de la Flore Étoilée, là où s’organisait souvent des fêtes improvisées, car la beauté naturelle des lieux ne nécessitait pas que l’on décore et la lumière qui émanait des fleurs, poussaient les villageois à veiller plus tard qu’ils ne l’auraient fait à la lueur d’un simple feu. Ramya adorait cet endroit, une œuvre de la nature qui lui rappelait les instants de son enfance où sa mère l’avait emmené danser à l’époque où elle avait autant d’élégance qu’un faon qui marche pour la première fois, du moins à son avis. Arrivant, il ne fallut pas longtemps pour que la petite Rishima vienne la rejoindre en courant, l’air ravi, pour l’inviter à s’asseoir avec d’autres, trop heureuse de voir que Ramya c’était déplacée. Elle alla donc s’asseoir, sans pourtant participer très activement à la conversation, naturellement silencieuse, et c’était probablement mieux ainsi, elle préférait écouter les conversations.


-Tu vas danser Ramya?

Ramya tourna son regard vers Rishima et fit mine d’hésiter à sa question. La jeune fille avait quatorze ans et était une danseuse passionnée, encore maladroite à cause de son corps qui changeait et auquel elle ne s’habituait pas, mais néanmoins douée. Il n’y avait pas moyen pour Ramya de la croiser sans se faire harceler pour esquisser quelques pas, même lorsque l’endroit ne s’y prêtait pas nécessairement.

- Peut-être bien.

Rishima la supplierait bientôt, inutilement, puisque la convaincre de danser ce soir avait déjà été fait avant même qu’elle n’arrive. Avant de gagner la Place de la flore étoilée, elle avait croisé un des jeunes guerriers du village qui lui avait fait la requête qu’elle danse pour un ami et n’avait pas trouvé à refuser. La gamine pouvait donc s’accrocher à son bras et la supplier, ce n’est pas pour elle qu’elle s’enflammerait ce soir. Le soir était venu et de plus en plus de gens c’était regroupé. Le retour des guerriers avait mit le cœur des villageois en fêtes et il n’était pas question de rester chez soi pour bon nombre d’entre eux.

Celui qui l’avait interpellé un peu plus tôt au village arriva au cours de la soirée, accompagné de deux amis. Il lui avait donné assez, voir, trop de détails, pour qu’elle ne s’y trompe pas et il en fallait surement de peu, que sur le coup, il lui envoie des signaux de fumé pour qu’elle note sa présence et lui désigner celui a qui elle devait destiner sa danse. Elle demeura assise encore quelques instants et fit taire Rishima en posant un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence, avant de fermer les yeux pour s’imprégner des vibrations de la musique. Ceux qui la connaissaient un peu, savaient qu’elle ne tarderait pas alors à se lever. Les plus près d’elle ou ceux qui avait déjà l’œil tourné vers elle, pouvait déjà ressentir cette attractivité qui émanait de la danseuse, alors qu’elle n’avait pas esquissé le moindre geste. Elle rouvrit les yeux, sentant son cœur prendre le rythme des tambours.

Elle esquissa les quelques pas qui la menait au milieu du cercle formé autour des flammes bleutées, ses gestes souples s’harmonisant avec la musique. On lui céda la place presqu’aussitôt, le temps de savoir que son tour était venu. Le feu réchauffait son sang, donnant plus d’ardeur à chacun de ses mouvements qu’elle portait avec une audace fascinant qui n’était pas sans rappeler les mouvements sinueux du serpent. Elle n’avait pas besoin de poser son regard sur les gens rassemblés pour savoir que leur yeux parcouraient sa peau presque nue qui la brulait d’y songer. Suivant son déhanchement langoureux, elle tourna son regard magnétique vers Sotej, se perdant, pour le perdre, dans son regard ténébreux, plus longtemps qu’il ne le fallait pour qu’il se sente appelé vers elle, l’une de ses mains allant glisser sur son corps jusqu’à sa hanche pour en suivre harmonieusement le mouvement, alors que l’autre venait soulever ses cheveux demeurer lousse, derrière sa nuque. Elle se détourna vers les flammes, fermant les yeux pour se remettre du trouble que pouvait provoquer se regard particulier. Malgré la nuit tombée, les deux iris gardaient un tons différents l’un de l’autre et l’irrégularité n’était pas sans avoir un effet fascinant. Les flammes réchauffaient son visage et rappelait à chaque parcelle de son corps le rythme qu’elle devait suivre, les pierres de ses bracelets et de ses colliers venant s’entrechoquer comme pour mieux accompagner la musique de discrets tintements. Elle lui avait tourné le dos et son corps semblait pourtant toujours appeler à ce qu’il la rejoigne dans le cercle de feu.
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Sotej Mrigesh

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeSam 16 Jan - 18:29

Les trois amis s’étaient frayés un chemin à travers la foule pour rejoindre des couvertures restées libre proche du cercle centrale. Lakshan ne marchait pas, il sautillait en rejoignant les places mais il n’était pas né celui qui le ferait s’asseoir. Il s’agita bien plus où, désignant Sotej d’un doigt insistant, il semblait vouloir capter l’attention d’une personne en particulier. Les yeux écarquillés de crainte qu’il ne soit pas vu, il poussait de petit cris pour finir de se faire remarquer. Sotej haussa un sourcil, perplexe et s’inclina sur le côté pour tenter d’apercevoir qui valait un tel engouement de la part de son ami mais sa position et les flammes qui dansaient devant ses yeux ne purent se poser sur le mystérieux individu. Perturbé par les regards qui se portaient vers eux, Jaimini baissait la tête et ancrait ses yeux dans le sol comme s‘il pouvait disparaître sans laisser de trace. On avait jamais vraiment comprit pourquoi il s’était inscrit à l’académie jusqu’à ce qu’il explique que son père avait cru que devenir soldat le rendrait plus sûr de lui. Jaimini était devenu une légende dans sa section: le soldat qui s’excuse lorsqu’il donne un coup, c’était lui. Sotej en avait beaucoup rit, ne comprenant pas comment on pouvait désirer s’excuser sur un champ de batailles. Jaimini n’avait jamais été convié à un vrai combat sur le terrain pour cette raison. Il était jugé trop fragile. Le contraire de Lakshan, qui s’était vu refusé ses demandes car il était trop incontrôlable. Ses gestes inconsidérés l’auraient conduit à faire repérer toute la troupe. Au milieu de ce trio, restait Sotej, qui n’était pas à sa première mission mais qui hier encore, avait vécu sa toute première vraie bataille. Le genre où l’erreur ne pardonne pas. Mais un guerrier qui se prétend vouloir devenir Naruna, a-t-il le droit de commettre des erreurs?

Lakshan ne semblait pas vouloir en rester là, toujours debout, il s’impatientait de ne pas voir arriver cette personne qu’il appelait sans cesse. Quand enfin, il sembla satisfait, il se rassit et donna un coup de coude à Sotej en désignant cette ombre qui se dessinait derrière les flammes. Le feu ne lui donnait à voir que ses courbes irréelles, et ses mouvements presque semblables aux flammes qui ondulaient jusqu’au ciel. Le rideau de feu ne semblait pas vouloir s’écarter comme gardant jalousement cette femme ou cette déesse pour ne pas qu’on lui la vole. La place se vida doucement comme si rien ne pouvait rivaliser avec ce pas trop sûr et ces gestes harmonieux, comme si rester proche de cette « diablesse » les brûlerait tous les uns après les autres. Sotej aimait jouer avec le feu, cependant, il n’aimait pas prendre des risques inutiles et on ne gagne pas face à une déesse… peu importe les apparences qu’elle prend.

La jeune femme apparut. Sotej déglutit en constatant à quel point elle pouvait surpasser en beauté les femmes qu’il avait croisé. Elle était belle mais elle avait quelque chose supplémentaire, quelque chose d’indescriptible et c’était ce petit quelque chose qui la rendait si désirable. Sotej jeta un regard autour de lui comme pour se dégager de l’hypnose et constata qu’il n’était pas le seul homme à ne pouvoir dégager son regard de ses mouvements langoureux. Pour quelques instants, il aurait voulu être une goutte de sueur s’écoulant le long de son corps, caressant ses courbes avec douceur. Il ne se sentait que pantin à cet instant et les ficelles qui s’étendait à ses pieds étaient tirées par la belle Kuam. Il ne s’était jamais senti autant à la merci de quelqu’un, habitué à dominer les autres par son fort caractère et ses habitudes de meneur d’hommes.

Il retînt son souffle lorsqu’elle se tourna vers lui, lorsque sa main caressa sa hanche. Il se sentait stupide d’imaginer que ces quelques mouvements avaient été esquissé pour lui, ignorant encore ce que son ami avait demandé pour son anniversaire. Mais ce qui alluma le feu en son être, fût ce mouvement suave de sa chevelure redressée contre sa nuque. A ses yeux, sa dance n’était pas innocente, elle était si charnelle, si voluptueuse! Et son désir était tel qu’il aurait voulu capturer la flamme de son corps pour l’unir au sien. Femme dangereuse de lui inspirer de telles actes! Il dût profiter des quelques instants où elle ne le regardait pas pour reprendre ses esprits et par la même occasion, le contrôle de son corps. Il devait renoncer à sa folie incendiaire. S’il souhaitait certes trouver une femme pour partager sa vie comme le faisait tous les kuams, généralement très tôt dans leur vie, Sotej ne souhaitait pas d’une femme qu’il baladerait partout avec lui comme une fierté de posséder la plus belle. Aucune femme ne devait devenir un trophée aux yeux des hommes et aucun homme ne devait devenir un bourreau. Sotej n’avait pas connu sa mère, il connaissait seulement sa tante, une célibataire endurcie qui avait fait courir les hommes longtemps, trop longtemps peut-être! Au point de les décourager. En inspiration marital, il n’avait donc pas d’exemples très concluants mais cela lui permettait au moins de savoir ce qu’il désirait pour lui et pour sa compagne sans se sentir influencé. Arracher les ailes de ce papillon de nuit juste pour les épingler sur un mur, il ne pourrait pas se le permettre.

Jaïmini avait finalement relevé les yeux vers le cercle de danse et Lakshan dont les yeux brillaient de désir s’était soudainement accroché à son bras pour le pousser et le tirer jusqu’à ce qu’il se lève.


_ Allez vas-y! Va souffler ta bougie!

Sotej bousculé s’était finalement mis debout. Les yeux rivés sur cette femme serpent qui ondulait devant lui, il retira le tissu usé qui couvrait son torse pour entrer dans le jeu luxurieux de la belle. Il inspira et fit un pas dans le cercle de « l’arène ». Il irait se faire brûler les ailes ce soir. Au son du tambour, sa main atteint le ventre de la belle danseuse, entrant dans un jeu de capture sensuel au rythme des percussions et des voix qui chantaient un son monocorde. De l’autre main, il se saisit d’un de ses bras qu’il posa derrière sa nuque, venant frotter fiévreusement son corps musclé contre le dos de la femme féline.

Les pointes de jalousie que lançait les yeux des hommes eurent tôt fait de lui percer le dos. Quelques uns s’aventurèrent à nouveau sur la piste comme pour voir le combat où un homme s’évertuerait à dompter le feu sans y succomber. Sotej devait s’efforcer de rester maître de lui pour ne pas laisser ce corps délicieux le mettre à genoux. La main du guerrier n’était pourtant pas une prison sur sa peau halée, il n’oubliait pas que ce n’était qu’une danse et qu’il aurait eu tort de prendre tout cela trop au sérieux. Même si la jalousie portée dans les yeux d’hommes était réelle, personne ne se serait amusé à s’entretuer pour Ramya et les tentatives de la voler à Sotej faisait parti de cette même danse, du spectacle et du jeu. D’un grognement félin, il gardait éloigner les téméraires, comme si d’une patte armée de griffes, il aurait pu s’abattre sur eux. La danse était bestiale, un peu libertine peut-être en raison de l’absence d’adulte sur la place mais pas dépourvu d’un respect mutuel.
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Ramya Angarika

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeDim 17 Jan - 2:30

Ramya sentit son corps, fébrile dans l’attente d’un contact, s’embraser plus fortement encore, lorsque celui du jeune guerrier se colla finalement contre le sien pour venir se frotter langoureusement sa peau sur la sienne. Alors qu’il s’emparait de sa main pour venir la poser sur sa nuque, non sans rappeler, au fin fond de ses entrailles, la tenaille de son père le matin même, elle s’empara, de sa main libre, de celle qui glissait sur son ventre pour lui faire parcourir les parcelles de sa peau qu’elle voulait bien lui faire découvrir, sans laisser qu’on ne s’aventura trop loin. Son regard s’attachait parfois momentanément dans celui d’un autre, sans pourtant que son corps n’essaies de s’éloigner de celui qu’elle avait invité le premier dans sa danse charnelle. Le magnétisme de ses yeux ne tardaient pas à avoir son effet et éveillait l’insidieuse jalousie. Alors, lorsqu’il venait tourner autour d’eux, elle ne leur portait plus d’attention, laissant à Sotej la tâche de les tenir éloignés par la suite. Elle jouait, devant seulement espérer, même si lorsque son sang brûlait ainsi elle n’y réfléchissait jamais, que tous jouaient le même jeu. Son corps se mouvant contre celui de Sotej, lui imposant de la suivre elle tourna la tête pour venir plonger ses yeux brûlants dans le regard ténébreux du guerrier pour ne plus le lâcher, ignorant par le fait même ceux qui aurait voulut continuer, autour d’eux, à espérer qu’elle se las de la chair à brûler et qu’elle s’embrase pour un autre. La danseuse semblait pourtant ne pas vouloir jeter d’autres étincelles autour d’elle et quand le feu refuse de prendre quelques parts (on met de l’essence), il est impossible de l’y forcer. Sa main qui avait gardé la sienne de s’aventurer où il le voulait le lâcha finalement pour aller glisser sur la peau du guerrier et deviner chaque ligne des muscles de son ventre et venir glisser jusque dans son dos pour qu’il vint se coller plus à elle encore, que leur danse les soudent l’un à l’autre dans un même mouvement. Avait-elle sentit le combat intérieur qui agitait le guerrier, pour ne pas succomber complètement à l’hypnotisme du serpent? Ses yeux toujours rivés dans les siens, sans ciller, cherchait plus que jamais à l’obliger à s’y perdre alors qu'elle retournait son corps contre le sien pour lui faire face et souder à nouveau ses mouvements aux siens. Ramya n’avait pas l’habitude de forcer quelqu’un à se mettre à genou, il finissait par le faire seul.
Elle approcha imperceptiblement son visage du sien, suivant avec une justesse irréprochable les mouvements langoureux de son corps, jusqu’à ce que ses lèvres frôlent les siennes et qu’elle puisse se nourrir de son souffle.


- Joyeux Anniversaire.

Elle lui échappa soudainement, sans pourtant que le rythme se semble se briser dans ses gestes, avant que leurs lèvres n’aillent pu se toucher. Elle lui glissa d’entre les doigts, brisant l’illusion, s’il avait pu l’avoir, qu’il aurait pu emprisonner le feu, lui offrant un dernier sourire ensorceleur avant de sortir du cercle, n’offrant à personne la possibilité de l’attraper. Ramya n’était pas restée plus de quelques minutes à danser et il n’était pas certain qu’elle y retourne durant la soirée. Elle était éphémère et cela faisait partie de l’attrait qu’elle avait. À danser toute la nuit, portant toujours tout les regards sur elle, elle aurait finit par asphyxier les spectateurs de sa présence, à force de se nourrir de leur souffle. S’ils songeaient pouvoir la regarder des heures durant, elle n’ignorait pas qu’eux aussi voulaient danser et les autres jeunes femmes voulaient aussi plonger leur regard dans celui d’un homme et danser langoureusement au rythme des tambours pour reproduire ce, qu’un jour uni à un autre, ils reproduiraient plus intimement. Ramya parvenait trop difficilement à s’effacer lorsqu’elle dansait, pour se permettre de passer la soirée entière dans le cercle de feu et préférait immortaliser dans l’esprit des gens chaque petite seconde qu’elle passait près du feu, plutôt que de passer une nuit entière à moitié invisible, au milieu de tous, ce qu’elle n’arrivait jamais à faire véritablement.

Rishima n’avait pas bougé et semblait toujours aussi impressionnée. Ramya doutait que la jeune fille comprenait très bien ce que le rythme qu’imposaient les corps sous-entendait. Elle était encore une enfant, même si cela changerait bientôt. L’enfant passait trop de temps autour de sc feu et Ramya, en voyant ses yeux brillants, désirant un jour arriver à faire pareil à elle, décida qu’il était encore l’heure de l’envoyer se coucher, si ses parents ne voulaient pas la découvrir, au petit matin, endormi près des cendres du feu.


- Il est temps que tu rentres Rishi.

Elle s’empêcha de signaler à la jeune fille que ce n’était pas de son âge de trainer par ici, mais et qu’elle ne voulait pas jouer les gardiennes. Pour l’avoir déjà fait cependant, elle s’abstint de ce genre de commentaire pour justement éviter les enfantillages de la jeune fille qui n’avait pas encore atteint sa maturité. Aillant droit quand même au fameux «J’suis pas une enfant», Ramya lui mentit en disant qu’elle aussi rentrait chez elle et qu’elle ferait le chemin ensemble. Elle était plutôt désireuse de s’éloigner un peu du feu et de sentir l’air frais ramener sa température corporelle à la normale.

Elle fit un bout de chemin avec Rishima jusqu’au village, avant de la laisser près de chez elle pour retourner vers la place de la flore étoilée, dégrisée du vent qui venait caresser son visage doucement pour sécher les gouttes de sueurs qui avaient perlé sur son corps durant la danse. Elle fit quelques pas léger qui s’harmonisaient avec le sifflement à peine perceptible du vent, fermant un instant les yeux, retrouvant instantanément, comme une image gravée dans son esprit, les deux billes de couleurs distinctes. Elle avait toujours accordé une importance au regard, la faiblesse de sa mère et ce qui l’avait fait sombrée dans l’abîme pour ne plus jamais en ressortir. Ramya aimait les regards poser sur elle, lorsqu’ils demeuraient en surfaces, mais n’aimait pas qu’ils s’imposent à en son esprit de quelques manières que ce soit. L’asymétrie du regard ténébreux c’était pourtant insidieusement imposé dans son crâne et elle s’empressa de rouvrir les yeux et tourner son regard vers la lune pour chasser définitivement le flash indésirable de sa tête.
Tardant à revenir vers la place de la flore étoilée, elle s’imposa au vent pour danser en son unique compagnie, une danse plus légère qui, selon sa mère, avait le pouvoir de vider l’esprit, comme si on venait y souffler doucement sur ce que l’on avait le désir de laisser s’envoler. Si son regard se tatouait au fer rouge dans le regard des autres, elle savait effacer ceux des autres rapidement et demain aussi particulier que pouvait être son regard, il ne serait qu’un de plus parmi les autres, flous et effacé, emporté dans la tourmente du vent.
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Sotej Mrigesh

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeDim 17 Jan - 22:37

Sous les encouragements de Lakshan qui s’enhardissait à crier à chaque fois que Sotej se montrait plus voluptueux, le jeune homme glissait sa main sur toutes les parcelles de peau qu’elle l’autorisait à visiter. Il s’effleurèrent, se caressèrent ainsi pendant plusieurs minutes jusqu’à ce qu’au bruit du tambour, elle vienne à tourner les yeux vers lui, plongeant son regard dans le sien, aussi provocante que désirable, aussi charnelle que dangereuse. Au premier abord, elle ne semblait pas le genre de filles qu’on est pressé de faire connaître à sa famille. Elle ressemblait plus à une fille d’un soir qui ne réclamait le feu sur son corps que pour une nuit où elle serait désirée et aimée. Sotej n’en demeurait pas différent, pareil à tous les hommes qui avaient dû la faire danser. Les deux corps se rejoignaient, leurs mouvements s’accompagnaient sans erreur au milieu de chasseurs qui avaient finalement renoncé à la capture de leur proie, déjà entre les griffes d’un autre. Le combat de leurs deux corps continuaient à se faire offrande, le guerrier laissant sa peau à sa merci comme le ventre de la danseuse à la sienne. Sans doute aurait-il pu profiter de sa main à nouveau libre pour aller caresser les courbes de sa poitrine et caresser ses cuisses plus en détails mais il n’éloignait pas de sa pensée, que c’était une danseuse qu’il tenait entre ses doigts, pas une catin, comme les blancs en avait sur leurs terres. Sotej ne comprenait vraiment pas comment une femme pouvait s’abaisser à de telles bassesses et vendre son corps. Il espérait que la fierté Kuam serait bien trop grande pour que leurs femmes songent un jour à faire de même.

Le guerrier ne se résignait pas à laisser la femme-serpent le prendre dans ses anneaux, pourtant lorsqu’elle se retourna pour continuer leur danse l’un face à l’autre, dans une parfaite osmose, il prit pleine conscience de son corps de femme contre le sien. Ses yeux commencèrent à se clore et ses lèvres s’entrouvrirent alors qu’elle semblait sur le point de l’embrasser. Ce combat l’avait finalement laissé perdant. Son inclinaison en avant pour venir chercher ce qu’il pensait pouvoir atteindre en était la matérialisation parfaite. Ses yeux se rouvrirent pour ne voir que le vide devant lui, le vide et la déception. La demoiselle s’éloignait et son sourire était un affront de plus. Debout et immobile devant les flammes qui continuaient de danser, il se surprit à avoir froid. Il ne bougea pas et si cela semblait lui avoir sembler durer des heures, il ne s’était écoulé que quelques secondes avant que Lakshan ne s’accroche à son dos, un sourire emprunt de l’alcool qu’il semblait déjà avoir ingéré.


_ Alors c’était comment?

Sotej fit un roulement d’épaules forçant son ami à le lâcher et à s’écrouler sans pouvoir trouver un nouveau point d’équilibre. Etendu sur le sol, il riait et dansait. Sotej devait-il lui répondre que c’était comme donner un cadeau à un enfant et qu’il n’ait pas le droit de le déballer? (ou l’emballer! XD) Qu’il soit obligé de regarder ce présent sans jamais voir ce qu’il y’avait à l’intérieur. Non, ce n’était pas un bon moment qu’il venait de vivre. Trop intense et trop court. Il haussa les épaules et fit demi-tour, renvoyant son ami au sol alors que celui-ci essayait de se remettre debout en s’accrochant à lui.

_ Je pars!

Il n’avait plus l’envie de s’amuser, ni même de danser. Cette soirée, il aurait préféré la passer à la caserne à jouer aux cartes finalement. Il traversa les groupes de jeunes pour s’éloigner de la place de la flore étoilée. Il ne devait pas être très tard ou du moins pas très tard comparé à ce qu’aurait dû être cette nuit. Il rentra en courant d’un pas soutenu. Réduisant en poussière la colère de l’humiliation qu’il pensait avoir vécu. La petite yourte de sa tante apparut, il n’était pas difficile de la remarquer car cette dernière voyait tout un tas d’objets s’entasser à l’entrée. Sa tante récupérait tout et s’amusait soit à les réparer, soit à construire de nouvelles choses. Elle passait un temps fou à cette activité. Si son père laissait Sotej vivre parfois avec elle, c’est qu’il ne voulait pas que son fils vive sans la présence d’une femme dans sa vie. Les meilleures années de sa vie, il les avait passé avec sa femme.

Sotej entra chez sa tante. Cette dernière était curieusement absente. Tant mieux, elle l’aurait questionner et harceler jusqu’à ce qu’il lui dise pourquoi il faisait la tête. Il souleva le voile qui encadrait l’espace de sa chambre et se coucha sur sa paillasse. Il ferma les yeux mais sa nuit fût chamboulée de bruits de tam-tam et d’une femme qui ondulait langoureusement avant de se métamorphoser en serpent et de le dévorer. Il avait poussé un cri rauque en se réveillant, submergé par des litres d’eau glacé. Les yeux écarquillés de surprise, il pu voir sa tante souriante lui lancer d’un air taquin:


_ Va au puits, on a plus d’eau!

Puis toute guillerette, elle s’était éloignée pour déposer le seau à côté d’un autre à l’entrée. Il ne fallait pas essayer de comprendre pourquoi sa tante se plaignait de ne plus avoir d’eau alors qu’elle venait d’en déverser un entier sur le corps de son neveu, encore endormi. Sotej se leva, essuyant ses cheveux gorgés d’eau et sortant avec lui sa paillasse pour la laisser sécher au soleil. Il attrapa les deux seaux et marcha tranquillement jusqu’au puits. Il tira du puits le seau qui flottait en son fond et le déversa dans le sien puis il fit de même avec le second. Les prenant à bout de bras sans grande difficulté, habituer à porter des charges bien plus lourdes, il s’apprêta à faire demi-tour lorsqu’il heurta son regard à cette femme. Ainsi était-elle comme toutes les autres, obligée d’aller chercher de l’eau au puits. L’ignorant, il la contourna…
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Ramya Angarika

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeLun 18 Jan - 2:30

Ramya, matinale comme toujours, malgré l’heure où elle était allé trouver le sommeil, était sortie avant même que son père (le dénommé Nagesh) ne se soit levé, après noué sa taille un morceau de tissu aux couleurs orangés. Il ne fallait pas chercher plus loin que son père pour savoir la raison qui la poussait à se lever si tôt. Elle était habituée à peu d’heure de sommeil et à se trouver quand même bien éveillée à l’aube. Une fois à l’extérieur, elle se dirigea, comme la veille, chez Talika pour aller chercher de quoi l’occuper et trouver une âme qui la comprenait, peut-être mieux encore que sa mère l’aurait comprit si elle avait toujours été vivante aujourd’hui.

Arrivant à la maison, elle constata que la femme devait encore dormir, car le silence régnait encore. C’était une bonne chose, elle n’aurait pas à lui promettre par cent fois de ne pas se casser les bras en transportant de l’eau. Elle attrapa les deux seaux que Talika laissait près de la porte de sa yourte et prit la direction du puit d’un pas aussi léger que le vent qui avait emporter le poids de réflexions indésirables la veille.

Elle n’avait pas accordé plus d’importance à la veille qu’aux autres nuits avant où à celle qui viendrait ensuite. Le vert et le brun de ces yeux, combattant incessamment l’un et l’autre pour retenir le plus d’attention d’un regard, ne c’était pas accroché à son esprit. Elle n’était pas sa mère et ne serait jamais captive des yeux d’un homme, quand bien même ils avaient la profondeur abyssale des ténèbres, ont ne l’emprisonnerait pas. Si elle croisait le jeune guerrier un jour, son visage ne serait qu’un parmi d’autre. Elle en était convaincue, comme elle était toujours convaincue de toute chose en ce monde. Ce que l’ombre de la nuit pouvait apporter de doute dans son existence s’effaçait avant la venue du matin.

À ses réflexions sur ce qu’elle était sensée avoir oublié, elle ne fit pas attention au fait qu’il y avait plus lève tôt qu’elle pour aller au puit et même si elle l’avait vu, elle ne l’aurait peut-être pas reconnu, ne s’étend pas adonner à observer cet aspect de lui lorsque leur corps avaient tenté de se connaître avec une trop grande proximité pour qu’elle trouva une vue d’ensemble. Si elle s’en était rendue compte elle n’aurait peut-être pas changé de sens pour autant, mais ce n’était pas le genre de contact qu’elle cherchait au lendemain d’une rencontre brûlante. Elle ne le reconnu donc véritablement que lorsque leurs yeux se croisèrent brièvement, réduisant à néant sa thèse comme quoi elle ne se rappellerait pas de lui si elle le recroisait un jour.

En aillant terminé, il avait prit ses deux sceaux et se contenta de la contourner avant de partir, lui portant aussi peu d’attention que si elle avait été une pierre au milieu du chemin. Elle ne serait pas confrontée pour la première fois à un Kuam un peu trop fier. Il fallait reconnaître que celle des guerriers étaient particulièrement importante dans leur vie, comme s’il n’y avait que cela d’important. Elle venait à prendre une place déconcertante dans l’esprit de ses hommes. Loin de se sentir coupable d’avoir disparut d’entre ses mains la veille, elle avait pour idée que cela ne pouvait pas faire de tord de remettre à leur place ceux qui ne supportait pas de perdre. Elle se garda bien d’apparaître offensé qu’il ne lui porte pas attention plus qu’il n’en faut. Si à la faveur des flammes et de la nuit on s’enflammait aisément, la fraicheur matinale posait une barrière plutôt glacé.

Elle n’essaya donc pas d’expliquer ou d’excuser quoi que ce soit et posa les deux seaux vides à côté du puit après y être parvenue et entreprit de remonter le sceau remplie d’eau, ses yeux, d’où sommeillait pourtant toujours les dernières braises posés sur le dos de l’offensé qui s’éloignait. La corde bloqua brusquement sur la poulie qui devait avoir la fonction d'aider à soulever le seau avec moins de force et être plus pratique, quand ça ne bloquait pas. Quelques coups secs ne servirent pas à déprendre la corde. Lançant dans un murmure inaudible «il ne manquait plus que ça» après avoir baissé les yeux vers fond du puit pour voir le seau la narguer juste un peu plus bas, Ramya releva la tête pour constater que dans le paysage, hormis quelques oiseaux qui chantaient joyeusement la venue du matin et le jeune guerrier, il n’y avait pas âme qui vive pour lui venir en aide. Maintenant, les oiseaux qui voletaient joyeusement juqu’au fond d’un puit pour venir en aide au pauvre demoiselle éplorée devant les puits, ça n’existaient pas dans leur monde. (ben non! C’est pas un mixte de Cendrillon et Pocahontas!)

Si Ramya avait son avis bien arrêté sur la fierté des hommes du village qu’il fallait remettre à sa place, la danseuse n’avait pas un orgueil moins grand pour autant, même si dans son esprit elle ne le voyait pas de la même manière. À l’instant présent elle aurait donné n’importe quoi pour ne pas se rappeler son côté tout à fait accessoire: "Elle est jolie, mais elle peut pas décoincer le seau du puit". C’était en plein le genre de prétexte qu’une fille désespérée pouvait trouver pour adresser la parole à un Kuam qui avait attiré son attention. Le pathétisme de la situation la laissa encore un moment dans l’indécision. Après avoir lâcher un juron (pas le même que hadjaï, celui là était particulier aux gens de Kanaka) qu’elle seule pouvait entendre, elle se résigna, non sans maudire les dieux silencieusement.

Elle s’interposa sur son chemin, se plantant devant lui après l’avoir dépassé, semblant presque se matérialiser devant lui. Le malaise que pouvait provoquer en elle la situation ne transperçait pas dans ses yeux. Malgré la situation qui ne l’avantageait pas, elle dégageait une confiance que se genre d’incident ne détruisait pas. Son regard c’était accroché au sien avec le même effet magnétique que la veille, cependant peut-être moins puissant lorsqu’en pleins jours, le feu semblait moins vif, sans le contraste de la nuit. Elle n’attendit pas en silence que les oiseaux chantent la venue du soir, avant d’attaquer:


- Tu voudrais pas m’aider? Le seau est coincé.

Surement provocante avec son ton désinvolte, comme si elle n’avait, en effet par réellement eut souvenir de la veille et sa manière de soutenir son regard, ce n’était pas pour rien qu’on la considérait souvent comme étant effrontée. Elle laissait difficilement voir au travers de cette assurance, qu’elle puisse se sentir embarrassé de quelques manières que ce soit à venir quérir son aide. On était pas obligé de montrer qu’on voulait disparaître dans le sol, lorsque tel était le cas.
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Sotej Mrigesh

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeLun 18 Jan - 20:02

Sa solution n’était certes pas la solution la plus mature, il en convenait. D’un autre côté, il ne voyait pas comment il aurait pu engager la conversation avec elle. Il ne savait même pas qu’elle vivait au village. Pourtant il se serait souvenu d’elle s’il l’avait croisé au détour d’une sortie entre amis. Il fallait croire qu’il passait trop de temps loin du centre du village pour se rendre compte de tous les gens qui y vivaient. Cela le fit réaliser qu’il devrait porter plus d’intérêt au gens qui l’entourent et pas seulement aux personnes qui lui réclament de l’aide. La petite vieille au bout de l’allée, lui demandait presque chaque semaine de venir déboucher son four de la cendre qui s’y entreposait et à chaque fois, le dit objet était en parfait état. Elle ne justifiait pas son geste, le faisant passer sous le coup de la vieillesse alors qu’elle n’osait pas avouer qu’elle manquait juste de compagnie et qu’un petit jeune s’intéresse à elle lui faisait du bien dans son âge avancé. Elle se disait que la jeunesse n’était pas perdu et plus encore qu’elle ne mourrait pas seule.

Dans ce village vide, à peine éveillé, ils n’étaient que deux à déambuler parmi les yourtes. Que deux êtres perdus au milieu d’un silence pesant que leur imposait une fierté pas toujours nécessaire. Sotej esquissa un frisson. Les premiers rayons du soleil n’était pas encore apparu et l’aube restait fraîche à sa peau humide. Il avait encore au creux de l’estomac avec quelle désagréable surprise, il s’était éveillé ce matin là. Mais il n’était pas surpris de ce genre de tour. Un matin, elle lui avait mis du miel sur tout le torse, prétextant qu’il n’était pas assez doux avec ses semblables. C’était devenu l’école de la vie façon tante Chinmayi! Une école où l’on ne s’ennuis jamais. Il fallait s’enthousiasmer que Sotej ne soit pas rancunier sinon il n’aurait plus jamais mis les pieds dans le village. Il est vrai que le jeune homme était un peu rude mais il n’en demeurait pas moins altruiste et amical si on outrepassait son visage et ses traits sérieux. Il n’était pas de ceux qui refuse d’aider un membre de son clan même si celui-ci a porté atteinte à sa fierté. Son père lui répétait depuis qu’il était enfant que gagner, c’était aussi savoir perdre! Cette phrase qu’il lui avait fait copié des centaines et des centaines de fois, ne trouvait pas encore tout son sens à son esprit et sonnait encore un peu faux. En quoi la défaite pourrait-elle lui être profitable?

Alors qu’il s’éloignait il n’avait pas daigné lui accordé un regard, même le plus discret passé par-dessus son épaule. Il marchait droit de son allure de soldat lorsqu’elle le dépassa, demandant un peu de son aide. Il retînt une moue désabusée. Elle n’était pas obligée de prendre ce ton avec lui. C’est bon, il le savait que c’est elle qui avait gagné, pas la peine de le lui ressouffler au visage avec son air supérieur. Pourtant toujours blessé dans son estime de soi, il répondit la tête haute, d’un ton neutre, en venant poser les seaux sans vraiment la regarder, un froid:


_ Bien sûr!

Il fit demi-tour, laissant ses seaux sur le bord du chemin. Faisant machine arrière, il attrapa la corde pour constater qu’effectivement elle résistait à un effort normal. Sotej grimpa sur le bord du puits pour venir quérir la poulie dans sa main et l’observer. Elle avait simplement besoin d’être graissé et tout rentrerait dans l’ordre. C’était l’histoire de quelques minutes mais en attendant, le jeune homme n’avait pas envie de courir le chef de village pour demander à ce qu’il fasse graissé la poulie du puits et puis la belle Ramya n’attendrait sûrement pas jusque là. Il tourna le regard vers la danseuse, faisant état de ce qu’il voyait.

_ Il faudrait graisser la poulie… si nous forçons, elle va se briser.

Puis, il sauta prestement du puits et attrapa la corde, faisant signe à la jeune beauté de lui apporter ses seaux. Sotej prit le filin et remonta le seau à bout de bras pour remplir l’un des deux seaux, puis le réceptacle replongea dans l’eau avant de remonter une nouvelle fois et d’être déversé dans le second. Le guerrier laissa retomber la corde et s’apprêtait à repartir lorsque du bout de chemin, sa tante apparaissait d’un pas toujours aussi vif. Elle s’arrêta au pied des seaux et toisa son neveu d’un regard faussement réprobateur.

_ C’est donc ça que tu faisais! La douche froide n’a donc pas suffit à refroidir tes ardeurs! Que le corps t’en dit, d’embêter les jolies jeunes filles!

Habitué à ce genre de cinéma, Sotej vînt croiser les bras sérieusement dans un air de « et tu te trouves drôle? », ne se laissant pas décontenancé par les gestes théâtrale de sa tante qui l’avait mis dans des situations bien plus embarrassantes que celle-là.

_ Bon, ça va pour cette fois! Raccompagnes cette jeune fille chez elle et aides-là à porter ses seaux!

La tantine s’enquit de se saisir des seaux un peu trop lourd pour ses petits bras fins et en déversa la moitié sur la route à se dandiner en chantonnant. Sotej soupira. Mieux valait la voir comme ça que souffrante mais elle l‘avait mise en situation de dilemme. Soit il se fichait de Ramya et lui laissait ses seaux à porter pour aller vaquer à une autre activité et il passait pour un goujat, soit il acceptait de passer un peu plus de temps en sa « désagréable » compagnie et il l’aidait à porter les seaux. Sotej savait ce qu’il était et ce qu’il n’était pas, il attrapa les seaux à bout de bras et demanda d’une voix grave.

_ C’est par où chez toi?
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Ramya Angarika

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeMar 19 Jan - 1:02

Il était difficile d’imaginer qu’une telle distance pouvait exister après leur première rencontre. Elle aurait pu difficilement nier qu’elle ne l’avait pas cherché, néanmoins sa froideur et l’espace que son gros égo imposait l’énervaient. Elle le regarda reprendre le chemin du puit, s’imposant le silence pour ne pas lancer un «trop aimable… » d’où le sarcasme aurait été un peu trop évident. Elle n’allait pas cracher sur son aide après la lui avoir demandé, sous prétexte qu’il ne montrait pas assez d’enthousiasme à le faire. Elle leva bien les yeux au ciel lorsqu’il se fut détourner et qu’il ne pu la voir, en signe d’agacement, mais le suivit, enjambant les deux seaux d’eau qu’il avait déposé sur le sol avant de lui tourner le dos pour aller voir ce qui clochait avec la poulie.

Elle le regarda faire en silence, sans savoir ce qu’elle aurait pu dire pour briser la tension et ni pourquoi elle l’aurait fait. Elle aurait pu faire un effort, n’aimant pas nécessairement qu’on vienne à la détester pour les gestes qu’elle posait. Leur solitude l’obligeait à se confronter à ce qu’elle avait fait qui puisse ainsi le rendre si glaciale et a vouloir briser la barrière. Lui dire quoi cependant? «Alors cet anniversaire ça a été comment?». Elle n’était pas douée pour la conversation, encore moins quand il s’agissait de bavarder avec quelqu’un d’aussi peu enclin à converser qu’il ne l’aurait été d’aller se baigner dans un marécage remplis de moustiques virulents. Sur le coup elle n’aurait même pas voulut savoir ce qu’il aurait choisit entre les deux. Elle se contenta finalement de ramasser les deux seaux laissé près du puit pour lui en tendre un sans dire un mot. Elle aurait peut-être préféré aller au village trouver de quoi graisser la poulie et s’arranger seule, ne voulant pas inutilement avoir l’impression de lui devoir quelque chose ensuite. Elle aurait pu croiser n’importe qui d’autre ce matin là, mais il avait fallut évidemment que le «hasard» vienne imposer sa vision des choses.

Il allait partir sans qu’elle aille ajoutée un seul mot. Un merci aurait peut-être franchis ses lèvres, parce qu’elle n’était pas si dépourvue d’amabilité, mais une femme apparut sur le chemin. Ce fut presque un soulagement que de voir une autre âme humaine se présenter, peu importe qui cela pouvait être. En fin de compte la Kuam que Ramya ne connaissait pas vraiment, ne se révéla pas être une grande sauveuse. Elle ignorait de qui il s’agissait par rapport au jeune homme et elle n’irait pas le lui demander, mais son passage fut moins positif que négatif selon sa vision des chose en fin de compte. Pouvait-elle donc faire quelque chose sans qu’on l’y aida?! Elle la regarda s’éloigner joyeusement, alors qu’elle laissait son neveu et elle-même de nouveaux seuls. Elle dénota bien qu’il n’avait pas plus envie de l’aider à porter les seaux jusqu’à chez elle qu’il avait eut de l’enthousiasme à l’aider à les remplir d’eau. Ce manque flagrant d’enthousiasme, aussi idiot que cela pouvait être, l’encouragea à ne pas lui dire de laisser tomber et qu’elle s’arrangerait seule.

Elle ne précisa pas, lorsqu’il lui demanda, avec la joie d’un condamné à mort, par où était sa demeure, qu’il ne s’agissait pas de son chez soi. Cela eut été un détail inutile destiné à commencer une conversation, qu’elle ne savait justement pas commencer. Il n’avait pas d’intérêt à savoir son existence et voulait uniquement connaître l’endroit où il pourrait déposer les deux seaux d’eau pour pouvoir filer ensuite. Elle passa devant pour lui indiquer le chemin à suivre sans non plus ajouter un inutile «C’est par-là».

Le silence était lourd alors qu’ils marchaient vers la tente de Talika et Ramya trouvait que chaque seconde était terriblement longue et la yourte beaucoup plus loin que pour l’allée. Ils approchaient néanmoins, mais trop agacée par le silence qui avait tendances à vous permettre de trop réfléchir, elle se retourna soudainement pour lui faire face sans pourtant arrêter de marcher. Il pouvait bien continuer de ne pas vouloir la regarder, il ne pouvait pourtant pas ignorer avec crédibilité qu’elle le dévisageait, comme si elle cherchait quelques choses dans les traits de son visage trop sérieux.


- Pourquoi tu ne me regardes pas?

C’était paradoxal de vouloir se débarrasser d’un regard et de pourtant chercher à le retrouver ensuite. Ramya n’était pas à un paradoxe près dans son existence et comme tout enfant qui formule le souhait de ne jamais ressembler à ses parents, elle en venait à leur ressembler plus qu’elle ne voulait bien le croire. Pour peu elle se serait demandée si ce n’est pas à l’instant où il avait fermé les yeux qu’elle s’était évaporée dans la nuit. Elle ne pouvait le lui dire ainsi et ne souhaitait pas elle-même que ce fut le cas. Il était cependant inutile de se faire croire que ses yeux n’avaient pas capté son attention près du feu. Elle s’arrêta brusquement, un instant après que la question eut franchit ses lèvres, se mettant pour la deuxième fois de la journée au travers de sa route pour le forcer à s’arrêter avant qu’ils n’atteignent la yourte de l’ancienne amie de sa mère.

- Tu as peur?

Cette deuxième question qui le mettait au défi était peut-être plus adressée à elle-même qu’à lui en fin de compte. Elle s’agaçait de faire une fixation sur les deux perles de couleurs distinctes, mais elle voulait le forcer à la regarder dans les yeux pour s’assurer qu’elle se trompait et qu’elle n’avait pas profitée qu’il brise le contact visuel pour profiter de l’échappatoire et disparaître. C’était un peu simpliste de le provoquer ainsi juste pour obtenir de lui qu’il la regarde, comme s’il s’agissait réellement d’un combat qu’ils devaient se mener l’un l’autre. Elle n’aurait pourtant pas pu simplement le lui demander, comme toute personne raisonnable, adulte et sans une fierté de paon l’aurait fait. Elle voulait le confronter, prenant le risque qu’il la plante là sans se laisser prendre au défi. Deux fois en deux jours c’était peut-être trop demander et elle en avait conscience, décidant néanmoins de prendre le risque.
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Sotej Mrigesh

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeMar 19 Jan - 18:51

Le chemin et le silence qui s’imposa ne lui sembla pas lourd. Il ne cherchait pas à engager la conversation, tenant simplement ses seaux et marchant la tête droite et fière. Avançant en décalé, il avait laissé un pas entre elle et lui pour ne pas l’encourager à ce qu’elle lui fasse la conversation. La jeune femme aurait certainement trouvé plus agréable compagnie au puits, si elle s’était levé quelques minutes plus tard. De même pour lui, s’il avait pu, il serait resté couché sur sa paillasse au moins jusqu’à dix heures, il était trop rare les jours où on lui donnait l’autorisation de se lever tard dans la matinée. Il pensait que sa tante l’aurait compris mais il semblait qu’elle lui avait réservé un emploi du temps pour les quelques jours où il vivrait chez elle. Une liste de tâche qu’elle déroulerait s’il rentrait trop vite à la yourte et lorsqu’on a vingt ans, l’envie n’est pas toujours à vouloir se coltiner des corvées parfois extrêmement étrange. Le jeune guerrier avait autre chose à faire que de partir dans la jungle lui cueillir 100 pétales d’un rose nacré sur une fleur différente. Il avait beau tourné la situation dans tous les sens, sa tante ne devait pas avoir la lumière à tous les étages.

Il marchait alors d’un pas constant, l’air détaché, l’eau se balançant au rythme de son avancée. Il n’avait pas prévu que cela lui poserait problème ce silence et le fait avant tout qu’il l’ignore, mais le diable avait finalement bondit hors de sa cage. Sotej avait arqué un sourcil face à son regard méprisant mais il gardait cet air détaché comme si rien de ce qu’elle disait ou faisait n’avait d’importance. Il ne put retenir un rictus amusé lorsqu’elle lui posa sa question. Il aurait été tellement facile de lui répondre une phrase blessante comme quoi il ne regardait que les choses qui étaient intéressantes mais il s’abstînt d’un commentaire puérile qui n’aurait fait que remettre de l’huile sur le feu. Il s’en était donc tenu à une remarque froide mais qui appelait au moins à une réponse.


_ Pourquoi mon regard aurait-il de l‘importance à tes yeux? Tu dois les collectionner, alors un de plus ou un de moins!

Pour une personne qui savait lire entre les lignes, sa phrase témoignait au moins qu’il la trouvait jolie. « Jolie » le terme n’était pas assez fort mais l’idée était là. Il ne releva pas la provocation insidieuse que sa seconde question cherchait sans doute à provoquer une réaction plus vive. Il se serait sans doute mis à rire, se moquant ouvertement d’elle. Quelle peur croyait-elle pouvoir lui inspirer!? Elle ne se prenait vraiment pas pour une moins que rien. Il était fier mais elle semblait battre des records! Levant les yeux au ciel en songeant à l’enfer que devait être de vivre avec elle, il la contourna et continua le chemin. Il ne restait qu’une yourte au bout de l’allée, sans doute était-ce son domicile.

Sotej s’arrêta devant l’entrée, examinant la yourte. Elle était calme, les résidants s’il y’en avait, ne devaient pas être encore debout. L’armature de la yourte était distendue, ce qui arrivait parfois lorsque les tentes étaient exposés à de trop fortes bourrasques de vent. Sans doute quelques perches avaient dû se briser et la coupole finirait par s’effondrer et le toit avec s’il ne réparait pas ce détail assez vite. Quelques planches de bois de la bonne longueur et Sotej pourrait la réparer en quelques heures. Il aurait été dommage d’attendre que le toit s’écroule pour faire quelque chose. Restait à savoir si Ramya souhaitait qu’on se mêle des affaires qui ne concernaient que leur famille. L’avantage aurait au moins été qu’il n’aurait pas eu besoin de faire appel aux artisans du village puisqu’il se serait chargé de s’occuper de recomposer les parties de la structure manquante, tout cela à moindre coût puisqu’il n’y aurait que la matière première à payer.

Sotej finit par déposer les seaux à l’entrée, ne voulant pas aller à l’intérieur sans y être invité. Le jeune homme recula ne pouvant s’empêcher de regarder la toile distendue qui se creusait au lieu d’être correctement tirée. Il y’avait tout de même un risque que la charpente du toit s’écroule alors qu’il y’avait du monde à l’intérieur. Une planche mal tombée peut rapidement fendre un crâne.


_ Tu devrais faire quelque chose pour ton toit. C’est assez risqué de le laisser ainsi.
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Ramya Angarika

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeJeu 21 Jan - 3:31

Ramya se buta à un sourire moqueur sur son visage froid et le reçu à peu près aussi bien qu’une claque dans la figure. Tout compte fait, elle n’avait pas envie de lui arracher un regard.

-Tu as raison.

Son ton c’était refroidit à son tour et visiblement elle n’avait pas envie de lire entre les lignes. Il l’énervait trop pour qu’elle prenne en considération quoi que ce soit. Elle le laissa la contourner une nouvelle fois, demeurant fixe un instant, alors qu’il déposait les seau près de la porte de Talika. Elle se retourna pour s’apercevoir, non sans agacement qu’il n’était pas encore partit, mais que, comme au puit, il était en train d’observer la yourte et de poser son diagnostique sur l’œuvre que les intempéries et le temps avait finit par créer. Elle croisa les bras, attendant qu’il daigne détourner le regard pour s’en aller, lorsqu’il ouvrit finalement la bouche pour passer l’un de ses commentaires de «monsieur je sais tout». Ramya jeta un coup d’œil au triste état de la yourte, s’abstenant de répondre qu’elle allait de ce pas couper un arbre pour avoir de quoi faire les réparations et qu‘elle s’en chargerait en revenant de la chasse aux lions qu’elle avait prévue dans la matinée.

Il est vrai que l’habitacle de Talika avait triste mine et la femme aurait certainement eut besoin d’un peu d’aide pour rafistoler tout ça avant que le tout ne s’écroule. Si elle n’aurait pas hésité à l’envoyer jouer les hommes à tout à faire dans le village voisin s’il c’était enquit de lui faire remarquer les dangers de vivres chez elle, elle n’empêcherait pas Talika d’abuser d’un peu d’une aide. Il ne c’était pas clairement proposé pour le faire, mais s’il n’avait pas l’intention d’offrir de son temps, il aurait mieux value pour lui qu’il se taise. Sans prendre le temps de lui répondre, elle s’approcha de la tente, sans entrer, mais sans préciser encore qu’elle n’était pas chez elle. Elle appela la femme au travers des tissus de la tente, pour la réveiller d’un ton léger et moqueur:


- Talika? Il y a un apprenti charpentier qui s’inquiète pour ta survie!

Dans la yourte, le bruit de quelqu’un qui se réveille brusquement se fit entendre l’instant d’après. Pour peut on eut pu croire que la résidente venait de tomber de sa paillasse dans l’empressement qu’elle mettait à se lever. Au bout d’un instant, Talika poussa la parmenture, une lueur d’incompréhension dans son regard encore à moitié endormie. Son regard passa de Ramya à Sotej pour ensuite apercevoir les sauts d’eau. Avant que ne lui soit reproché une faute qu’elle n’avait pas pu commettre, Ramya s’empressa de lancer avec un agacement facilement perceptible:

- Ne t’en fait pas! On m’a aimablement aidé en les transportant à ma place. Il est aussi volontaire pour t’aider à réparer ta yourte si tu veux.

Visiblement c’était le seul remerciement que recevrait Sotej de la part de la jeune danseuse. Elle prit l’un des seaux pour le rentrer à l’intérieur avant de revenir chercher le deuxième. Talika n’était pas certaine de comprendre la situation, mais elle connaissait assez Ramya pour ne pas être trop surprise et que savoir quelque chose avec une limpide clarté c’était surement lui en demander un peu trop. Au moins ça contrariété ne semblait pas être dut à son père pour une fois, ce qui rassurait la Kuam. Elle tourna son regard vers Sotej et affirma, affable, après un moment de silence:

-Tu dois être le neveu de Chinmayi.

Talika ignorait si elle pouvait se fier à ce qu’avait dit Ramya sur l’aide qu’il prétendait offrir, mais visiblement elle était tentée que, si une âme charitable venait à le proposer, l’on répara la yourte qu’elle n’avait pas les moyens de rendre plus sécuritaire. Ne tenant pas à profiter des paroles de Ramya pour coincer un gamin du village et le forcer à l’aider contre la volonté, elle demanda et jetant elle-même un coup d’œil à sa demeure:

- Dois-je prendre pour acquis les paroles de Ramya? Tu sais, je n’aurais pas grande chose à t’offrir en échange.

La Kuam avait surement de quoi payer les planches et pourrait lui donner de quoi se rafraichir durant les heures qu’il travaillait, mais l’était de la tente en disait long sur les moyens de la femme. C’était ce qui arrivait à celle qui avait la tête dans les nuages et qui oubliait de garder les pieds sur terre, mais la femme ne s’en plaignait pas vraiment.

****

Talika c’était remise à la confection de panier tressé en vue des récoltes et, estimant que ce n’était pas trop dangereux pour Ramya qu’elle ne se blesse (et qu’elle s’attire la colère du père), elle lui donna une nouvelle fois l’occasion de l’aider à s’occuper. Ramya n’était visiblement pas très bavarde ce jour-là, encore moins que d’habitude. Si Talika était habituée de faire la conversation à peu près toute seule à l’habitude étant donné les silence de la jeune fille, elle avait au moins l’impression que Ramya faisait semblant de l’écouter. Butée dans son silence, Ramya avait fait des réponses très brève quand à sa dernière soirée qui avait été «comme d’habitude».

Il ne fallait pas être particulièrement attentif pour reconnaître que la présence de Sotej la dérangeait, quoi que ce fut en grande partie de sa faute s’il se trouvait là. Évidemment Talika était curieuse de savoir en quoi il la dérangeait autant, mais il était inutile d’espérer obtenir quoi que ce soit comme détail. La majeur partie du temps, elle devait se charger de faire la conversation seule s’adressant autant à Ramya qu’à Sotej. Ramya avait gardé son attention sur le tressage sans relever la tête. Elle ne pouvait pas nier que, lorsqu’il ne l’aidait pas elle, il savait se montrer serviable et aux yeux de Ramya, Talika était ceux qui en avaient bien besoin (le contraire était aussi vrai). De là à le signifier à voix haute, il y avait cependant une marge.

Talika c’était penchée vers elle pour la tirer de sa réflexion et de son travail, alors que Sotej travaillait un peu plus loin. Ramya releva la tête pour savoir si c’était son tressage qui ne convenait pas, mais Talika se contenta de lui tendre un breuvage citronnée (de la limonade, mais je trouvais pas le terme élégant).


- Ton ami doit avoir soif, non?

Ramya soupira et se leva pour se diriger sans grand enthousiasme vers Sotej, interrompant son travail pour lui demander aussi froidement que possible et en faisant une phrase aussi courte que possible:

-Tu as soif?

Elle lui tendit le gobelet pour qu’il le prenne et qu’elle puisse retourner à sa tâche. Apercevant du coin de l’œil Talika qui les surveillaient subtilement (avec un B).
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Sotej Mrigesh

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MessageSujet: Re: La place de la Flore Etoilé   La place de la Flore Etoilé Icon_minitimeJeu 21 Jan - 18:38

Bien au moins, ils tombaient d’accord sur une chose, se regarder n’était pas utile. Et puis ce n’était pas parce qu’il ne la regardait pas à tout bout de champ qu’il ne la voyait pas. Son air désagréable se remarquait à des kilomètres! Sa plastique parfaite également mais Sotej n’avait pas à cœur de lui faire plaisir en la complimentant de manière « officielle ». Son « tu as raison » glacial lui fit tout au plus penser que c’était le genre de fille qui mettait un gars dans son lit tous les soirs… Voilà l’explication! La demoiselle était furax car il ne lui avait pas couru après pour la supplier de lui faire du bien. Même s’il savait que ce n’était pas la vrai raison, il était drôle pour lui de s’imaginer que sa mauvaise humeur était simplement dû au manque de contacts charnels. Une nymphomane parmi les kuams, une veuve noire attrapant les hommes dans ses filets pour les plier à son bon vouloir. Il ne serait pas un esclave de plus à sa longue liste! Elle sembla pourtant l’avoir déjà inscrit dessus lorsqu’elle le proposa en guise de réparateur mais il était outré de la façon dont elle remerciait son geste. Il n’aimait pas cette façon mesquine dont elle le décrivit à Talika. Il la mettait en garde qu’elle pourrait se faire tuer ou perdre un être cher et elle se moquait de ses inquiétudes. Sur le moment il se dit, qu’elle pouvait bien crever la gueule ouverte, c’était pas son problème. Mais elle avait cependant raison sur une chose, il était en effet volontaire pour réparer la yourte même s‘il ne serait qu‘un sale type qu‘on jette quand on a plus besoin de lui. Il donnait des coups de mains à droite et à gauche depuis assez longtemps pour savoir ce qu’il faisait même si le terme apprenti le désignait comme un débutant, ce qui l’horripilait.

Une petite tête endormie finit par sortir de la yourte, les yeux encore emplis de sommeil. Sa mère? Une grande soeur? Une tante peut-être… elles ne se ressemblaient pas beaucoup. La femme regarda les seaux avec sévérité mais Ramya la rassura presqu’aussitôt. Quoi? Talika avait elle peur que la demoiselle s’abîme les mains et se casse le dos? Elle s’userait la bouche avant d’avoir les mains en piteux état avec ses remarques acerbes. Même le « aimablement » lui parut lancé sur un ton de sarcasme. Sotej leva les yeux aux ciel dans un silencieux soupir agacé puis reporta son regard sur Talika à sa remarque. Il inclina poliment la tête en venant ajouter:


_ En effet… Appellez-moi Sotej.

Il était étonné qu’elle sache qui il était et qu’elle connaisse sa tante par son prénom. Il ne doutait pas que cette dernière ne passe pas inaperçu mais il aurait été moins surpris d’entendre des termes comme « l’exentrique », « l’autre fofolle » ou « la femme un peu bizarre » mais il semblait que Chinmayi ne soit pas étrangère à ce coin du village. Il ne poussa pas l’investigation à demander comment elle la connaissait, sa tante avait le droit de connaître les gens qu’elle voulait sans qu’il s’en mêle.

_ Oui, je vais réparer votre yourte. En échange, je ne souhaiterai qu’un simple merci.

Son regard glissa de Talika sur Ramya, lui imposant un regard indomptable pour qu’elle comprenne qu’elle était également concernée. Peu importe le ton sur lequel elle le dirait, du moment qu’elle soit obligé de le lui dire. Cela serait d’ores et déjà une victoire pour effacer l‘ardoise de mépris.

*********************************************

Sotej avait finalement eut accès à l’intérieur sommaire de la yourte. Il avait rapporté de l’artisan charpentier, de quoi recomposer le toit et permettre à la toile de feutre d’être correctement tendue. Les longues planches déposées sur le sol, le jeune homme était monté à une échelle déposée contre l’un des piliers centraux. Il avait préféré demander aux jeunes filles de rester dehors. Pas qu’il se sentait gêné d’être observer mais il craignait qu’une planche ne leur tombe sur le crâne lorsqu’il viendrait à faire trembler la coupole. S’activant sans mollir pour qu’elle regagne rapidement leur foyer, il retira les planches brisées ainsi que celles qui étaient fragilisées. Il était inutile de les laisser puisqu’elles casseraient de toute manière et qu’il devrait tout recommencer. Pour ne pas avoir à revenir dans les serres de Ramya, mieux valait tout faire au plus solide.

Cela faisait un temps relativement long que Sotej tenait la position sur l’échelle. Les bras en l’air portant les lourdes planches pour les monter sur la coupole. Combien de temps exactement, il n’aurait su le dire. Trop impliqué dans sa construction pour s’inquiéter de l’heure qu’il pouvait être. La jolie danseuse passa l‘entrée de la yourte, visiblement enchantée d‘être là. Sotej détourna un instant son regard du nœud qu’il faisait pour assembler la planche à la structure. Il finit son travail avant de descendre de l’échelle et rejoindre le sol sûr de l’habitation. Ramya portait un verre qu’elle semblait lui destiner… ou peut-être voulait-elle juste le boire devant lui pour l’écœurer. Quelle poison y avait-elle versé? Mais le poison demeurait dans sa bouche, dans l’intonation qu’elle portait à chacun de ses mots. Sotej acquiesça. Il n’était effectivement pas contre un rafraichissement.


_ Oui, merci.

Elle lui tendit le gobelet et c’est à peine si elle ne le lâcha pas avant qu’il ne vienne à le tenir. Un peu du breuvage s’en échappa pour venir lui éclabousser la main. Sotej lâcha un « trop aimable » rageur beaucoup plus rude que son remerciement précédent, avant de s’essuyer la main sur le tissu qui enlaçait sa taille et qui tenait son pantalon serré contre ses hanches, et qui s’évasait en un long morceau de tissu jusqu’à son genoux droit.

Il bu le contenu d’une traite et lui redonna le verre avant de venir poser une main sur son épaule pour effectuer quelques simple rotation et se détendre les muscles. Il jeta un coup d’œil au-dessus de lui
.

_ Je n’ai plus qu’une planche à poser et vous serez débarrassé de moi.

Attrapant la planche au sol, il la porta avec lui en haut de l’échelle et s’appliqua à l’installer dans la dernière rainure qui restait. Un petit quart d’heure plus tard, il descendit de son piédestal et les rejoint à l’extérieur, essuyant son front d’un revers de main.

_ Elle devrait de nouveau pouvoir faire face à de nombreuses tempêtes.
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