Quai XII: L'Amazone (Port de la Baie Blanche)

Capitaine de l'Amazone Messages : 12 Date d'inscription : 20/07/2009

L’Amazone allait à cette allure monocorde (ou monocordage pour pas dire corde XD) depuis des jours entiers, les caprices de l’océan refusant toujours de faire plaisir à ceux de la capitaine.. Si les cales du navire n’était pas encore vide, le temps devenait rapidement long sur l’Amazone et l’ennui, plus que l’inquiétude de manquer de vives, c’était peu à peu installé. L’Amazone ne c’était pas aventurée bien loin de la côte et la Baie Blanche ne se trouvait pas à plus d’une dizaine de jours de voyage, si le vent avait daigné se mettre de la partie. L’équipage dont la patience était quelque peu éprouver par la longueur des journées, pouvaient au moins compter sur les deux mousses, filles de la capitaine, pour leur changer les idées. Le dernier soir où Laureen avait échappé un sac de sel dans la soupe leur avait en effet changé les idées, mais la gamine avait dut aller se coucher très tôt ce soir là. On ne jouait pas avec la nourriture, même lorsqu’on ne craignait pas d’en manquer.

Depuis l’attaque mené contre l’Espadon, Ywen avait fait doubler les heures d’entraînement armé d’Amarine. L’incident lui avait montré que sa fille ainée n’était pas en mesure de se débrouiller seule et on ne pouvait uniquement compter sur la garde d’un seul matelot pour protéger les enfants. La capitaine ne tolèrerait pas que sa fille lui désobéisse de nouveau de la manière qu’elle l’avait fait, mais n’était pas revenue sur le sujet depuis, se contentant de l’obliger à passer moins de temps à courir sur le pont et plus de temps avec un sabre entre les mains, à essayer de faire ses preuves lorsque cela ne risquait pas de lui couter la vie.

Il avait préalablement été décidée par la capitaine que le navire jetterait l’ancre pour la semaine entière dans le port de la Baie Blanche. Ce n’était pas tant les réparations qui devait être faites sur le navire et qui avait été entamé durant le voyage ou la nécessité de trouver des femmes qui auraient le cran ou le désespoir de rejoindre leur équipage qui l’incitait à s’attarder plus que quelques heures dans un port. Elle voulait formuler une requête pour une audience avec le roi. L’Amazone aillant besoin de tout le soutient financier nécessaire pour continuer à naviguer, entrer dans les faveurs du roi était toujours la meilleure façon. Elle n’en était pas à sa première requête et sa patience avait été mise à rude épreuve bon nombre de fois, lorsqu’on lui refusait un entretient à chaque demande formulé. Il avait été sous-entendu que quelques bassesses de sa part lui aurait certainement ouvert rapidement des portes qui lui restait fermée, mais Ywen ne se pliait pas à se genre de comportement et il s’en était fallut de peu pour que la sale langue qui lui avait fait part de ce commentaire la perde à jamais.

L’Amazone accosta enfin, non sans attirer la curiosité des regards de ceux qui avaient déjà entendu parlé de l’équipage de femme qui composait ce navire. Ywen était sortie de sa cabine un peu plus tôt pour donner les derniers ordres à l’équipage. Les officiers qui parcouraient les quais seraient avertis de leur présence et viendrait récupérer les prisonniers avant que quiconque obtienne congé. Ywen n’aillant pas l’intention de laisser l’Amazone sans surveillance un seul instant, avait prévu des équipes qui devraient surveiller le navire tour à tour et veiller aux réparations. La capitaine passerait elle-même le plus clair de son temps sur le navire, n’aimant pas s’en éloigner bien longtemps. Quelques heures lui suffiraient et elle aurait à peine à s’éloigner des quais. Si son humeur y gouterait si on venait à lui refuser une nouvelle audience, elle ne s’attendait pourtant pas vraiment à ce que ce fut différent. Elle avait ramené une poignée de pirates qui lui vaudrait de ne pas recevoir ni grands éloges, ni beaucoup d’argent. Ensuite les gens se demandaient pourquoi la piraterie était si en vogue sur l’océan, alors que les emplois supposés plus noble vous ruinaient.

- Nathan, fais chercher les prisonniers, je vais parler à la garde.

Le navire n’était pas encore arrimé qu’un homme à la solde du roi venait se charger du contrôle de l’Amazone. Un œil attentif aurait remarqué que de voir un homme débarquer sur son navire et agir avec une assurance comme s’il se sentait chez lui sans y être énervée lui déplaisait. En bon contrôleur abusif qui veut s’assurer que tout est en ordre, il passa beaucoup trop de temps à vérifier que l’Amazone était en ordre, n’essayait pas de cacher quoi que ce soit et mâter les femmes de son navire comme si elles avaient été des catins venu lui faire une farce. Il en vint enfin à faire emmener les prisonniers, mais Ywen s’arrangea pour que les soldats du roi qui venaient les chercher n’aillent pas à monter sur le navire à leur tour. Sa demande avait été formulée et on lui en donnerait des nouvelles dans les jours suivants, mais l’amusement et le regard du contrôleur lui prédisait déjà la réponse frustrante. L’infini patience de la capitaine lorsqu’elle devait se heurter à leur monde d’homme était toujours mise à l’épreuve et lorsque le calme revint finalement sur le navire, ce fut un grand soulagement pour elle. Une semaine entière à passer là lui apparaîtrait une éternité. Une éternité pourtant nécessaire avant de reprendre la mer.

La plupart des matelots avaient obtenus quartier libre pour le restant de la journée. Du au fait qu’elles ne repartaient pas immédiatement en mer, remplir les cales du bateau était moins urgent et certaines femmes ne répugnaient pas autant qu’Ywen à regagner la terre ferme. Chacune avait son histoire et son bagage et il y en avait encore qui avait des attachements sur la terre ferme. Le bateau devrait briller comme une pièce d’or avant de repartir en haute mer, mais pour l’instant celles qui restaient sur le navire avait aussi droit au repos et le choix de s’occuper ou non immédiatement à la tâche qui leur avait été confié.

-Nathan, je te met en charge de garder l’Amazone et Laureen. Je dois descendre à terre avec Amarine.

Ywen n’aimait pas perdre des yeux ni l’Amazone, ni l’une de ses filles, mais s’il le fallait, au risque de le faire passer pour une gardienne d’enfant, elle n’avait confiance qu’en son second pour garder un œil sur ce qui lui était le plus cher au monde. Ywen chercha des yeux ses deux filles avant de les apercevoir enfin.

-Amarine! Laureen! Venez ici.

Son ton sévère et sans réplique de mère doubler de celle de la capitaine, intimait aux jeunes filles de ne pas trainer avant de venir la rejoindre.

-Laureen, je descends quelques heures avec Amarine. Je veux que tu sois sage. C'est comprit? J'autorise Delroe à te mettre en cellule si tu ne sais pas te tenir.

Second de l'Amazone Messages : 9 Date d'inscription : 14/07/2009

Depuis cette bataille avec l’Espadon, il ne s’était plus rien passé de bien excitant. Quelques prisonniers étaient morts des suites de leur blessures, ce qui n’arrangeait pas la somme qu’il allait touché. Même morts, on pouvait rapporter leur corps mais garder un corps trop longtemps sur le bateau n’était pas recommandable. Sur un navire, la maladie se propage dix fois plus vite que sur la terre et puis les corps rongés par l’air gorgé de sel n’ont rien d’un spectacle bien ragoûtant. « L’aventure », lors des périodes creuses, ils en avaient avec les deux filles du capitaine et cette fois, c’est la soupe qui avait trinqué. La jeune fille n’avait pas lésiné sur le sel dans le potage et le repas avait été immangeable. Les corsaires avaient du se contenter de bout de viandes séchées ce soir là, ce qui n’avait pas été pour enchanter tout le monde. Même avec le recul qu’il en avait quelques jours plus tard, il trouvait cette plaisanterie toujours aussi peu drôle. La Capitaine le lui avait bien fait remarquer. A bord, on ne gaspille pas les vivres!

Malgré cette quinzaine de jours tranquille, Nathan ne s’était pas vraiment ennuyé. Son bras bandé le faisait encore souffrir mais il continuait de s’entraîner au maniement du sabre de l’autre main, ayant la chance d‘être ambidextre. Prenant la relève d’Ywen quand celle-ci avait d’autres tâches à effectuer, il prenait un peu de son temps pour entraîner Amarine et surtout développer ses réflexes. Le combat est un art qui demande à se servir de sa tête mais lorsqu’on est pris par surprise ou que l’assaillant est trop rapide, l’instinct et les gestes qu’il implique devient une arme de survie non-négligeable.

Et si le Second avait autant besoin de se dépenser, c’est que l’annonce d’une semaine à terre sur le continent des nobles le rendait toujours anxieux. Il n’échappait à personne que c’était un pirate, qu’il avait vogué sous le pavillon noir et s’il était plus facile pour un corsaire de devenir pirate, il y avait un gouffre pour un pirate à devenir corsaire. Tout était dans le regard que lui portait les nobles. Sur son épaule et son buste s’étendait un large tatouage qui témoignait indélébilement d’une appartenance aux pirates et il n’était pas rare que Nathan se mette à porter une chemise lorsqu’il descendait à terre. Il était peu friand de se retrouver pendant au bout d’une corde, par erreur… ou non.

L’arrivée de l’Amazone était toujours du grand spectacle et Nathan avait eut du mal à comprendre pourquoi cela était si fascinant de voir un équipage constituée de femmes tant pour lui, cela était devenu normal. Sa mère elle-même était une femme des océans… pour lui, les femmes n’avaient jamais été à moitié l’égal de l’homme. De plus malgré, l’effort de toutes ses femmes de prouver leur valeur, certains arrivaient encore à les regarder comme de vulgaires putes. Nathan en avait des hauts le cœur. C’était un comportement dégradant et indigne.

Lorsque l’ancre percuta le fond et que le bateau fût arrimer au ponton après quelques manœuvres dans la baie, le Second bondit sur le pont principal, paré à effectuer les ordres qu’il recevrait. Dans un même rebond, il se dirigea avec deux femmes dans la cale pour faire monter les prisonniers qui malgré leur fierté, avaient la mine déconfite de l’homme qui se sait condamné quoiqu’il arrive. Un pirate lui cracha même au visage en passant près de lui, lui jetant un sonore: « Tu trahis tes origines! ». Nathan avait essuyé cette matière répugnante et visqueuse d’un revers de poignet mais les mots tambourinaient encore dans son crâne. Si son dévouement à Ywen était entier, il n’en restait pas moins qu’il n’aimait pas se retrouver dans cette position où on lui rappelait avec amertume qu’il faisait condamné des hommes avec qui il aurait pu naviguer si le destin s’était avéré différent. Ils remontèrent sur le pont, amenant les prisonniers à cet officier qui attendait fièrement la prise comme si cela avait été son combat. Il avait le beau rôle, c’est lui qui récolterait les lauriers de cette traque tandis qu’Ywen resterait là à attendre qu’on veuille bien la recevoir.

Le bateau vidé de ses prisonniers parut tout d’un coup bien vide mais ce vide était comblé par le chants des mouettes qu’on entendait pas en pleine mer et qui tournaient en rond autour des navires de pêche. Nathan regarda la ville d’un air lointain… à chaque fois qu’il voyait la terre et les hommes la foulant, il se sentait devenir un étranger. Se retournant vers Ywen, il se tînt droit pour recevoir son rôle.

_ A vos ordres Capitaine Märb!

Il veillerait sur Laureen autant qu’il serait le gardien de ce bateau. Il tâcha de rester près de Laureen jusqu’à ce que sa mère et Amarine descendent à terre. Il ne savait pas encore comment il pourrait l’occuper mais avait déjà quelques idées liant l’utile à l’agréable qui pourrait éveiller son jeune esprit.